Gaza : des combats acharnés se poursuivent, la situation humanitaire reste « désastreuse », selon l’ONU
Des Palestiniens fuient la région d'Al-Mawasi, dans la banlieue nord-ouest de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 juin 2024. Rizek Abdeljawad/Xinhua
Des combats se poursuivent ce samedi entre l’armée israélienne à des combattants du Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Sur place, les conditions de vie des habitants sont « désastreuses » selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). La guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre, fait craindre un embrasement au Liban.
Les troupes israéliennes avaient lancé le 7 mai une offensive terrestre dans la ville de Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien. Mais les combats ont regagné depuis en intensité dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord. Depuis jeudi, l’armée israélienne mène une opération à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, où se trouvent selon elle des « infrastructures terroristes ».
De « nombreux morts » après des frappes aériennes
La Défense civile a fait état vendredi de « nombreux morts » et de la fuite de « dizaines de milliers de civils », après un appel de l’armée à évacuer le quartier. Dans la nuit et samedi matin, des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions, des frappes aériennes et des tirs provenant de ce secteur. L’armée israélienne a dit poursuivre ses opérations à Choujaïya, disant avoir éliminé vendredi « un grand nombre de terroristes et localisé un dépôt d’armes dans une école ».
Dans le centre du territoire, où l’armée a dit avoir éliminé de « nombreux » combattants palestiniens, la Défense civile a indiqué que quatre corps et six blessés avaient été dégagés des décombres d’un bâtiment touché par une frappe israélienne dans le secteur d’al-Sedra. Plus au sud, cinq corps ont été découverts à la suite d’un bombardement sur des tentes de déplacés dans le secteur d’al-Mawasi, près de Rafah, d’après des médecins.
Des conditions de vie « désastreuses »
L’armée poursuit des opérations dans cette dernière ville, frontalière de l’Égypte, disant y avoir éliminé de « nombreux terroristes ». Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis ou l’Union européenne. Son offensive sur la bande de Gaza a fait jusqu’à présent 37 765 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien assiégé de 2,4 millions d’habitants, dont plus de la moitié ont été déplacés : l’eau et la nourriture manquent et le système de santé est à genoux. Une chargée de mission de l’Unrwa, Louise Wateridge, a qualifié vendredi de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. Des habitants vivent dans des ruines d’immeubles ou des tentes autour d’un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza.