Sur la place de la République après les résultats des législatives : « Etre ici me rappelle que toute la France n’est pas raciste »
Sur la place de la République après les résultats des législatives : « Etre ici me rappelle que toute la France n’est pas raciste »
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«Ã‚ Siamo tutti antifascisti », « La jeunesse emmerde le Front national », « Et tout le monde déteste Bardella… » Le refrain est bien connu par les centaines de personnes qui se sont rassemblées ce dimanche soir à République, à Paris. Depuis trois semaines, la place est la forteresse des militants plus ou moins jeunes opposés à l’extrême droite. C’est tout naturellement que ces derniers s’y sont retrouvés après les résultats du premier tour des élections législatives anticipées, où le RN et ses alliés ont obtenu quelque 33 % des voix, devant le Nouveau Front populaire (28 %) et la majorité présidentielle (21 %). « C’est presque un réflexe de venir ici », s’amuse Cédric, 28 ans. « C’est un peu ma deuxième maison depuis la dissolution » ajoute le jeune architecte.
« Macron, c’est fini. Il faut voir le verre à moitié plein. »
Si les partis politiques de gauche ont donné rendez-vous à leurs électeurs sur la place à 22 heures – après une première partie de soirée passée chacun dans son QG respectif – ils sont nombreux à être venus en avance. « Je ne pouvais pas attendre si tard toute seule chez moi, sinon c’est la déprime assurée ! » ironise Magalie, auxiliaire de puériculture dans le Val-de-Marne, « être ici ça me rappelle que je ne suis pas toute seule et que toute la France n’est pas raciste ». A ses côtés, Ambre, 27 ans, son amie d’enfance, acquiesce. « C’est la première fois que je viens parce que je suis un peu agoraphobe, mais je ne regrette pas du tout ! » assure la fleuriste. Quelques minutes plus tard, des militants craquent un fumigène à quelques mètres d’Ambre, qui doit se réfugier en dehors de la foule pour reprendre son souffle. « Ça va mieux » promet-elle, drapeau LFI sur les épaules et les deux pouces en l’air.
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Dans le reste du cortège, tous ne partagent pas l’optimisme des deux amies. « Je vois beaucoup de gens qui célèbrent comme si la gauche avait gagné mais réveillez-vous, le RN est devant dans 300 circos » bougonne Pierre, 61 ans, dont le béret est couvert de pins anarchistes. Un sentiment doux-amer qui traverse beaucoup d’électeurs : « Au moins Macron, c’est fini. Il faut voir le verre à moitié plein », souritAbigaëlle, 36 ans, en référence à la 3e place du camp présidentiel. « OK, le RN est premier dans plein d’endroits mais si le front tient il n’y a pas de risque non ? », tente de se rassurer l’institutrice dans une école des Hauts-de-Seine.
« L’histoire les regarde »
La question sur toutes les lèvres, c’est bien celle du front républicain. Si Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel avaient été clairs durant la semaine sur un désistement en cas d’une troisième place du candidat NFP lors d’une triangulaire, la position de LFI était scrutée attentivement. Quelques minutes après les résultats de l’élection, Jean-Luc Mélenchon, accompagné par Manuel Bompard et Rima Hassan, annonce que les candidats LFI se retireront « dans l’hypothèse où le RN est arrivé en tête tandis que nous ne serions qu’en troisième position ». Une formulation « alambiquée » qui a le don d’agacer Pierrick, pourtant électeur insoumis aux européennes. « Tout ce dont on a besoin là, c’est de la clarté et rien d’autre » martèle l’ébéniste de 42 ans.
De l’autre côté de l’échiquier politique, les prises de position sont aussi critiquées. « Quelle honte, l’histoire les regarde » condamne Damien, dont la pancarte « LR = collabos » explicite la pensée. Le parti de droite, qui a remporté 10 % des voix au premier tour, n’a pas donné de consignes de vote pour le second. « Et Horizons ce n’est pas mieux » ajoute-t-il, alors qu’Edouard Philippe a appelé à « aucune voix sur un candidat RN ou LFI ».
« Ils se disent humanistes, on va voir s’ils le sont »
Sur scène, les têtes d’affiche des partis sont accueillies comme des superstars. Là encore, le discours est clair. « La surprise de ces 24 prochaines heures doit être la constitution d’un nouveau front républicain. Les chefs de partis centristes se disent humanistes et républicains, maintenant on va voir s’ils le sont » scande Marine Tondelier.
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«Ã‚ J’entends beaucoup d’élus de la macronie en parler mais ça reste confus », enchaîne Olivier Faure, en référence à l’appel d’Emmanuel Macron au « large rassemblement démocrate et républicain face au RN » et à la prise de parole de Gabriel Attal donnant pour consigne de voter « pour les candidats qui défendent la République » ainsi qu’au désistement des personnalités du camp présidentiel arrivées troisième lors d’une triangulaire. « Ils ont été élus avec nos voix, c’est à notre tour maintenant ! » complète le Premier secrétaire du PS.
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«Ã‚ L’humeur n’est pas à la joie, ni à la tristesse, c’est une humeur de combat, de bataille » tempête Manuel Bompard pour motiver ses troupes, sans faire mention du front républicain. « Toutes ces prises de parole ça me motive mais je suis quand même bien fatiguée d’être à République tous les deux soirs » avoue Ludivine, 29 ans. Mauvaise (?) nouvelle pour elle, un nouveau rassemblement est prévu sur la place le mercredi 3 juillet. Pas le choix : « J’y serai, même avec des cernes ! »