"Une bombe sociale à retardement", l’Île-de-France doit construire plus de logements abordables

“Une bombe sociale à retardement”, l’Île-de-France doit construire plus de logements abordables

La construction de logements neufs progresse en Île-de-France. Pour autant, les nouveaux logements sociaux restent très insuffisants. Les objectifs en la matière ne sont pas remplis.

“La crise actuelle du logement en Île-de-France constitue une bombe sociale à retardement.” Ces mots, ce sont ceux de Jean-Philippe Dugoin-Clément. Dans les colonnes du Monde, le vice-président de la région Île-de-France, chargé de l’écologie et de l’aménagement, tire la sonnette d’alarme. 1,3 million de Franciliens sont concernés par le mal-logement. En outre, un logement sur cinq est suroccupé. Depuis 2010, la loi a fixé un objectif de 70 000 logements construits chaque année. Mais la région ne compte pas s’arrêter là, comme l’explique Jean-Philippe Dugoin-Clément : “Dans le cadre de notre nouvelle feuille de route à l’horizon 2040, nous allons réaffirmer cet objectif, et les deux tiers de ces constructions devront être des logements abordables, qu’il s’agisse de logement social et intermédiaire ou d’accession sociale à la propriété, notamment en bail réel solidaire.”

Si la construction de logements a augmenté sur la dernière décennie, “nous n’avons pas été bons sur le logement abordable”, estime Martin Omhovère, directeur du département Habitat et société de l’Institut Paris Région. En outre, les nouvelles habitations sont de plus en plus petites. C’est le moins que l’on puisse dire : en quelques années, la superficie moyenne est passée de 89 à 66 mètres carrés.

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Les logements sociaux viennent à manquer. Alors que la construction de nouveaux logements a progressé, celle des logements sociaux n’a pas suivi la même courbe. En dix ans, on est passé de 15 900 logements sociaux neufs à 20 700 par an. Bien loin de l’objectif fixé à 32 000 à 37 000 nouvelles habitations. Un chiffre faible quand on sait que 780 000 ménages en ont demandé un. “La région souhaite maintenir l’objectif actuel de créer chaque année 37 000 logements locatifs sociaux”, réaffirme Jean-Philippe Dugoin-Clément.

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