La Michaela Community School est un établissement scolaire de Londres réputé pour ses règles strictes. Photo : Capture d’écran/YouTube
La Michaela Community School, un établissement scolaire de Londres réputé pour ses règles strictes, a remporté mardi son procès contre une élève musulmane qui contestait l’interdiction de faire ses prières dans l’école, estimant que cela allait à l’encontre de sa liberté religieuse. Cette élève avait attaqué devant la Haute Cour de justice cette école « libre » située à Wembley, un quartier du nord-ouest de Londres, estimant être victime d’une politique discriminatoire.
Lors du procès, elle a soutenu que la position de l’école sur la prière, qui est l’un des cinq piliers de l’Islam, allait à l’encontre de sa liberté religieuse et représentait « le genre de discrimination qui fait que les minorités religieuses se sentent éloignées de la société ». L’école a pour sa part dit que les prières nuisaient à « l’inclusion » entre les élèves. Elle a expliqué les avoir interdites en raison d’un « changement culturel » marqué par de la « ségrégation entre les groupes religieux et une intimidation » parmi les élèves musulmans.
Donnant raison mardi à l’établissement, le juge a estimé qu’il y avait « une connexion rationnelle entre l’objectif de promouvoir l’esprit d’équipe de l’école, l’inclusivité, la cohésion sociale et la politique concernant le rituel de la prière ». « Le désavantage causé aux élèves musulmans par la politique de l’école sur la prière est selon moi contrebalancé par l’objectif de promouvoir les intérêts de l’ensemble (des élèves) de l’école, parmi lesquels les musulmans », a ajouté le magistrat.
«Ã‚ Une école devrait être libre de faire ce qui est juste pour ses élèves », a réagi la cheffe de l’établissement, Katharine Birbalsingh. « La décision de la Cour est une victoire pour toutes les écoles », a-t-elle ajouté sur X (ex-Twitter).
Cette école, créée en 2014, est souvent présentée dans les médias comme « la plus stricte » du Royaume-Uni. Elle est financée par l’État mais sa gestion est indépendante. Elle a été co-fondée par Suella Braverman, ancienne ministre de l’Intérieur, classée très à droite. « Nous sommes différents. Nous rendons la tradition à la mode », est-il écrit sur le site Internet de l’école.
Au procès, il a été dit que la moitié de ses 700 élèves sont musulmans. La ministre de l’Éducation Gillian Keegan a salué le jugement, affirmant que les chefs d’établissement « étaient les mieux placés pour prendre des décisions concernant leur école ». « Michaela est une excellente école et j’espère que ce jugement va donner aux directeurs des écoles la confiance pour prendre de bonnes décisions pour leurs élèves ».
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