Paris 2024 : 3, 2, 1 et zéro pointé pour Lavillenie au Bourget, ça se complique pour la qualif olympique
Renaud Lavillenie, samedi, au meeting organisé par le Musée de l'air et de l'espace.
Le compte à rebours touche à sa fin pour Renaud Lavillenie, candidat pour être porte-drapeau aux Jeux olympiques mais toujours pas qualifié pour lesdits Jeux. Pourtant le meeting la Perche aux étoiles avait mis les petits plats dans les grands, ce samedi 15 juin après-midi, pour motiver les athlètes à viser haut et, pourquoi pas, à venir chatouiller le bout du nez d’Ariane V, 54 mètres de haut, érigée juste derrière le matelas du sautoir sur le tarmac de l’aéroport du Bourget, non loin d’un Boeing 747, duquel les perchistes étaient invités à descendre triomphalement au début du concours.
Mais non, l’athlète de 37 ans, ex-recordman du monde de la discipline avec 6,16 m, n’a pas décroché la lune, à savoir, pour lui qui revient d’un arrêt interminable de sept mois dû à une opération aux ischio-jambiers, les minima olympiques fixés à 5,82 m. Régulier lors de ses dernières compétitions à des barres autour de 5,70 m, le champion olympique de Londres rame encore pour se hisser plus haut. Pas aidé par les bourrasques et les quelques gouttes de pluie, mais poussé par les spectateurs frigorifiés mais non moins enthousiastes dans les chaises longues disposées juste au bord de la piste d’élan, il n’a pas réussi à passer sa première barre, à 5,60 m. Abattu, il en restait quelques minutes assis par terre au bord de la piste.
«Je ne me sentais pas si mal que ça mais les changements de météo ont été difficiles à gérer. Ça fait partie du jeu mais pour moi qui suis en manque de repères, avoir des constantes variables, c’est compliqué, débriefait le Français à l’issue du concours, remporté par le Néerlandais Menno Vloon avec un saut à 5,72m. Je suis frustré parce que mes deuxième et troisième essais ne sont pas des mauvais sauts, je retrouve de la hauteur, il y a plein de choses qui se mettent en place, des signes qui montrent que je suis capable de faire une performance. Maintenant il faut que j’avance.»
«Plus rien à prouver»
Avec une date limite d’obtention des minima fixée au 30 juin, il lui restera deux chances, le 22 juin à Toulouse et le dernier week-end de juin lors des championnats de France à Angers, où il retrouvera tous les athlètes de l’équipe de France, revenus les valises pleines de médailles, de minima et de confiance des championnats d’Europe d’athlétisme à Rome.
«Si j’arrive à me qualifier, et je vais tout donner pour, j’aurai l’opportunité incroyable de vivre mes quatrièmes Jeux, en plus à domicile, nous disait-il en mars au moment de reprendre. Et je sais que si j’arrive à passer cette grosse étape de la qualification, une fois au stade de France, je ne me fais aucun souci quant à mes capacités à faire quelque chose. Si je n’y arrive pas, il reste que j’aurai déjà 3 Jeux dans le sac à dos, dont 2 médailles (1). Je n’ai plus rien à prouver, ma carrière est derrière moi, le plus gros du moins. Paris pour moi ce n’est que du bonus.»
(1) or en 2012 à Londres, argent en 2016 à Rio