Japon : l'ascension du Mont Fuji devient payant à cause du tourisme de masse
Japon : l'ascension du Mont Fuji devient payant à cause du tourisme de masse
Comment faire lorsqu'un lieu de pèlerinage autrefois sacré est devenu une usine à touristes ? Les autorités japonaise vont demander une taxe pour chaque randonneur voulant tenter l'ascension du Mont Fuji durant la haute saison. Une inscription sera obligatoire à partir du 1er juillet 2024.
L'ascension du Mont Fuji est un rêve pour beaucoup. C'est pourquoi de nombreux touristes qui se rendent au Japon passent par une randonnée sur la plus célèbre montagne du pays. Mais à partir du 1er juillet, ceux qui voudront réaliser l'ascension via le sentier Yoshida, le plus connu des quatre itinéraires, devront s'acquitter de "frais de randonnée", et ce, jusqu'à la fin de la haute saison, le 10 septembre.
Le tourisme de masse, un véritable problème au Japon
Récemment, une vue de la ville de Fujikawaguchiko, qui permettait d'admirer le Mont Fuji derrière une épicerie typiquement nippone, a dû être obstruée du fait du trop grand nombre de touristes qui s'y pressaient pour la prendre en photo. Les autorités ont notamment pris cette décision après que des touristes soient grimpés sur des toits pour prendre de meilleurs clichés. Le tourisme de masse a en effet pris d'assaut certaines régions mythiques du pays, comme Kyoto ou le Mont Fuji, notamment depuis la réouverture des frontières post-Covid, en 2022. Un afflux de touristes qui marchent en file indienne jusqu'au sommet de la fameuse montagne japonaise, à 3 776 mètres, pose moins de risques en termes de sécurité que les bouchons qui ont été constatés sur l'Everest et ses 8 848 mètres. Mais tout de même, de nombreux touristes voulant voir le lever du soleil depuis le haut de la montagne, et réalisant une ascension nocturne, ont tendance à se précipiter et à prendre trop de risques.
Au-delà de ces passages répétés, qui ont un impact sur l'environnement, ce sont les déchets qu'ils laissent derrière eux qui sont pointés du doigt, dans un pays qui porte une grande importance à la propreté. Les randonneurs devront donc payer un droit d'entrée à la montagne de 2000 yen (soit environ 11,60 euros à l'heure où nous écrivons ces lignes) avec une possibilité de faire un don de 1 000 yens supplémentaires (5,80 euros ) pour aider à la préservation du site, classé patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2013. Et ce n'est pas tout ce qui a été décidé pour préserver le strato-volcan, autrefois un lieu de pèlerinage sacré : les visiteurs sont limités à 4 000 par jour. 3 000 de ces places sont réservables en ligne sur le site officiel Mount Fuji Climbing, tandis que les 1 000 restantes peuvent être acquises sur place le jour même, selon la préfecture de Yamanashi. Les alpinistes n'ayant pas de réservation dans un des refuges ne pourront également plus grimper entre 16 heures et 3 heures du matin, dans le but d'éviter les comportements à risque.
L'an passé, le Japon a accueilli plus de 25 millions de visiteurs et s'attend à un record de près de 32 millions en 2024, d'après l'Office national du tourisme du Japon. En 2023, 221 322 alpinistes se sont rendus sur le Mont Fuji, et ce chiffre devrait être dépassé cette année, notamment à cause de la dévaluation du yen, qui attire de plus en plus de visiteurs.
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