Qui sont les favoris des Français au poste de Premier ministre ?
Qui sont les favoris des Français au poste de Premier ministre ?
En plaçant le Rassemblement national (RN) en tête au premier tour des législatives, les Français n'ont pas seulement exprimé leur rejet d'Emmanuel Macron et de sa politique, ils ont aussi manifesté leur désir de voir Jordan Bardella franchir les portes du 57, rue de Varenne. C'est la confirmation apportée par un sondage de l'institut Cluster 17. À la question « Qui souhaiteriez-vous comme Premier ministre ? », 25 % des Français ont répondu par le nom du président du RN. Loin devant Gabriel Attal (14 %), François Ruffin et Raphaël Glucksmann (10 %).
Le signe d'une adhésion personnelle ? « La stratégie de personnalisation des européennes, puis des législatives, autour de Jordan Bardella a porté ses fruits », constate Stéphane Fournier, directeur d'études chez Cluster17. L'analyste rappelle que ces élections, « où on élit, de fait, un Premier ministre, ressemblent à une mini-présidentielle ».
Autre prouesse, le jeune homme convainc une partie de la droite modérée : 14 % des électeurs de Valérie Pécresse en 2022, 27 % des sondés se disant « plutôt à droite » et 59 % « de droite » voudraient le voir accéder à Matignon. L'union des droites, serpent de mer de la vie politique française, se réalise à bas bruit sur son nom. Reste à savoir s'il s'agit d'un phénomène durable?
Pas de candidat naturel à gauche
Cette domination sans partage contraste avec les incertitudes d'une gauche où aucun prétendant potentiel ne se détache, conséquence d'une campagne sans incarnation précise : 32 % des Français qui se considèrent à gauche voudraient voir Jean-Luc Mélenchon sur le perron de Matignon, contre 34 % pour François Ruffin et 19 % pour Raphaël Glucksmann.
«Ã‚ Le Nouveau Front populaire n'ayant pas choisi de chef de file, les Français ne savent pas bien àquelle branche se raccrocher. Cette alliance reste, dans l'esprit des citoyens, une superposition de projets et de personnes. La gauche n'a pas vraiment compris les paramètres de cette élection, qui consiste àélire un Premier ministre. » Autre difficulté : l'incapacité àattirer au-delàde son camp : 13 % des centristes se prononcent en faveur de Raphaël Glucksmann, et? 1 % pour Jean-Luc Mélenchon, preuve d'un rejet franc et massif.
À LIRE AUSSI Macron, tango sur un champ de ruines
Quant au Premier ministre et chef de file du camp présidentiel pour ces législatives, Gabriel Attal, il emporte surtout l'adhésion des électeurs du centre : 48 % souhaitent le voir rester à Matignon, contre seulement 1 % des Français de gauche et 15 % des sympathisants de droite.
Une disparité qui illustre la « rétraction » du macronisme, remarque Stéphane Fournier : « L'aile gauche s'est retournée vers le PS ou EELV, tandis que l'aile droite est revenue à un vote LR, Reconquête ! ou RN. » En tout cas, la coalition des modérés espérée par Emmanuel Macron n'existe pas dans les esprits pour le moment?