Législatives. Ce compagnon de route d’Emmanuel Macron se désiste et votera pour la gauche à Paris
Emmanuel Macron et Gilles Le Gendre réunis à l’Élysée, en février 2019. La dissolution et les législatives ont fini d’acter leur rupture.
Le député macroniste Gilles Le Gendre, non investi par le camp présidentiel aux législatives à Paris, se retire de la course et soutiendra la candidate socialiste du Nouveau Front populaire face au candidat LR qui porte les couleurs d’Ensemble pour la République.
Il se désiste mais il ne votera pas pour le candidat Renaissance au second tour. Gilles Le Gendre, député de Paris depuis 2017 et compagnon de route de la première heure d’Emmanuel Macron, mettra le bulletin du Nouveau Front populaire dans l’urne, au second tour, dans la 2e circonscription de Paris.
Dans un communiqué, l’ancien président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale (2018-2020) explique les raisons de son désistement, refusant d’être « un fauteur supplémentaire de confusion » alors que « notre pays affronte une grave crise politique ».
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Un tacle à Rachida Dati et à sa « créature »
Gilles Le Gendre prévient que Jean Laussucq, le candidat investi sous l’étiquette Ensemble pour la République et proche de Rachida Dati, n’aura pas sa voix dimanche 7 juillet. « Le candidat de Mme Dati doit assumer le discrédit de la figure politique dont il est la créature et dont la nomination récente au gouvernement a représenté une trahison », écrit ce macroniste historique.
L’ex-chef de file des députés de la majorité relative votera pour la socialiste Marine Rosset, arrivée en tête au premier tour avec 33,4 % des suffrages, contre 23,62 % à Jean Laussucq, adjoint de Rachida Dati à la mairie du VIIe arrondissement de la capitale.
Il laisse ses électeurs trancher
Le report des voix obtenues par Gilles Le Gendre (19,62 %) sera la clé du scrutin mais le député sortant ne donne pas de consigne de vote : « Ceux qui m’ont fait confiance prendront leur décision librement dimanche prochain. »
Gilles Le Gendre dit, à propos de Marine Rosset, faire « le choix de la personne » qu’il sait attachée « aux valeurs républicaines, démocratiques et universalistes ».
La dissolution, « décision insensée »
«Â Nous étions depuis 2017 la majorité du dépassement. Le 7 juillet, nous pourrions devenir la minorité de l’effacement », avait prévenu Gilles Le Gendre après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, qu’il avait qualifiée de « décision insensée ».
Après avoir appris qu’il n’était pas investi par le camp présidentiel, il avait affirmé avoir « payé (sa) liberté de parole », notamment pour avoir voté contre la loi immigration et critiqué la « verticalité » du pouvoir.