JO 2024: Lavillenie, Tamgho, Martinot-Lagarde... ces vétérans qui ont dit adieu aux Jeux de Paris
Le Français Renaud Lavillenie, 8e en saut à la perche aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.
Renaud Lavillenie, Teddy Tamgho ou encore Pascal Martinot-Lagarde ont chacun subi la dure loi de la sélection olympique et ne verront pas les JO 2024 à Paris. Après avoir porté l'équipe de France d'athlétisme sur la scène internationale et olympique, ces vétérans du sport français ont choisi de raccrocher définitivement ou de se concentrer sur leur plaisir sportif personnel pour la fin de leur carrière.
Les sélections olympiques peuvent être bien cruelles. Alors qu'il reste moins d'un mois avant le début des JO de Paris, la bataille des minima se termine pour bon nombre d'athlètes français qui n'ont pas encore décroché leurs places pour l'évènement sportif mondial de l'année. Si certains sont assurés depuis un moment de voir Paris, d'autres ont trébuché dans les derniers mètres et vu leur rêve de rendez-vous olympique s'envoler pour de bon.
C'est le cas du perchiste Renaud Lavillenie, 37 ans, qui a échoué ce dimanche 30 juin à obtenir son billet pour les Jeux à l'occasion des Championnats de France à Angers, disputés le jour même de la date limite de qualification. Champion olympique du saut à la perche aux JO de Londres en 2012 et médaille d'argent en 2016 à Rio, Lavillenie devait franchir une barre à 5,82 m – la hauteur des minima olympiques fixés pour la discipline – pour participer aux quatrièmes JO de sa carrière. Mais le Charentais a buté à trois reprises à 5,72 m, lui n'avait plus franchi 5,82 m depuis juillet 2022 à Eugene aux États-Unis.
Opéré des ischio-jambiers en septembre dernier, Lavillenie était engagé dans une course contre-la-montre depuis son retour à la compétition le 22 mai dernier. Mais malgré sept concours enchaînés en l'espace d'un mois, il n'a jamais semblé en mesure de retrouver son niveau, lui qui a remporté cinq médailles mondiales de 2009 à 2017 et trois sacres européens (2010, 2012 et 2014) dans sa carrière, tout en ayant détenu le record du monde de la discipline (6,16 m en salle en 2014) pendant six ans. Il a néanmoins balayé, devant le public angevin, toute envie de retraite : « Je ne suis pas comme mes camarades (Lesueur, Compaoré et Tamgho la veille, ndlr), j'annonce pas ma retraite ! ».
Paris ratés pour Martinot-Lagarde et Tamgho
Déception également sur le 110 mètres haies pour Pascal Martinot-Lagarde, 4e des JO de Rio en 2016 puis 5e à Tokyo en 2021, qui a terminé hors podium ce dimanche à Angers et ne verra pas non plus les Jeux de Paris. Champion d'Europe en 2018 et toujours détenteur du record de France de la distance (12"95) depuis 2014, « PML » n'a bouclé la course qu'en 13"70 à la 5e place, loin des minima fixés à 13"27. Devant lui, Sasha Zhoya a conservé son titre de champion de France et représentera l'une des principales chances de médailles de la discipline à Paris, après avoir réussi les minima l'été dernier.
Samedi, Teddy Tamgho, vétéran de l'équipe de France d'athlétisme, ratait lui aussi son pari olympique à Angers et annonçait dans la foulée sa retraite sportive définitive. « L'athlé, c'est terminé. Je passe à autre chose, c'est fini. Je vais entraîner, c'est tout. Là, je vais au "McDo" », a-t-il lancé sur le ton de l'humour après un saut à 16,47 m, loin des 17,22 m exigés pour s'inviter à Paris.
Sorti de sa retraite une première fois fin mars 2023 après cinq ans loin des pistes, Tamgho s'était lancé un tout dernier défi de taille : participer aux premiers JO de sa carrière dans sa ville natale. Pourtant champion du monde 2013, le Parisien n'a jamais vécu de rendez-vous olympique en raison de blessures qui l'ont privé des éditions 2012 et 2016. « J'étais conscient du risque que je prenais en revenant, j'avais pris en considération qu'il y avait peu de chances que ça réussisse », avouait-il. Il est notamment l'un des entraîneurs du Burkinabé Hugues Fabrice Zango, qui vise à décrocher une toute première médaille d'or olympique pour le Burkina Faso à Paris.
Le lanceur de marteau Quentin Bigot, 5e des JO 2021 et de retour à la compétition en mai après une opération du dos, a également laissé filer son billet olympique le 29 juin. « L'été va être très difficile à passer. Louper les Jeux en France, à Paris... C'est dur, mais ce sera encore plus dur dans un mois, c'est sûr », a-t-il avoué.
Le sprinter Christophe Lemaitre, médaillé de bronze olympique sur 4x100 m en 2012 et sur 200 m en 2016, avait de son côté annoncé le 27 juin mettre un terme à sa carrière à 34 ans en raison d'une nouvelle blessure. « Les raisons sont assez simples : c'est juste que j'ai tout fait cette année pour participer aux Jeux de Paris, sauf que je n'ai pas réussi, malheureusement. C'est le signe que j'ai du mal à retrouver le haut niveau et qu'il faut arrêter d'essayer de courir après la performance et penser maintenant à courir tout simplement pour moi », a-t-il déclaré. Si de nombreux vétérans tirent donc le rideau de l'équipe de France olympique, d'autres comme Riner, Karabatic ou encore Manaudou entendent bien briller une dernière fois avant de raccrocher.
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