Législatives 2024 : ces députés du camp présidentiel battus ou en mauvaise posture
Clément Beaune à Nantes le 16 novembre 2023.
Le bloc de la majorité a connu un revers dimanche 30 juin lors du premier tour des élections législatives. Des personnalités de la macronie se retrouvent dans une position délicate pour le second tour.
Ce lundi 1er juillet 2024, lendemain du premier tour des élections législatives, a des airs de gueule de bois pour le camp présidentiel. La coalition Ensemble pour la République enregistre une forte baisse par rapport à 2022, avec 20 % des voix, contre 33,1 % pour le RN et 27,99 % pour le Nouveau Front populaire. Et certaines de ses têtes d’affiche se retrouvent à la peine pour le second tour, quand d’autres sont d’ores et déjà éliminées.
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Clément Beaune perd face à Emmanuel Grégoire
L’ancien ministre des Transports a connu un sacré revers, hier. Candidat dans la 7e circonscription de Paris, il a été battu par le socialiste Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, qui a été élu dès le premier tour. Clément Beaune, situé dans l’aile gauche du macronisme, n’a obtenu que 32,78 % des voix.
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Élisabeth Borne sauvée grâce au Nouveau Front populaire ?
L’ancienne Première ministre est arrivée en deuxième position dans la 6e circonscription du Calvados. Qualifiée, donc, mais fragilisée, comme le notent nos collègues. Élisabeth Borne a recueilli 28,93 % des voix, derrière le candidat du RN, Nicolas Calbrix, qui a obtenu 36,26 % des suffrages. Élisabeth Borne, de tous les gouvernements d’Emmanuel Macron depuis 2017 et Première ministre de mai 2022 à janvier 2024, a-t-elle connu un vote sanction ?
Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré dimanche assumer l’application de la règle édictée par la gauche de désistement dans la circonscription du Calvados. « J’assume que nous allons sauver Mme Borne », a répondu Olivier Faure sur BFMTV, interrogé sur ce cas, en reconnaissant que « beaucoup » lui reprocheraient cette décision, étant donné la bataille menée par la gauche contre la réforme des retraites.
Des ministres en difficulté
Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, candidat dans le Loir-et-Cher, est arrivé deuxième avec 34,56 % des voix, derrière la candidate RN Marine Bardet (35,22 %).
Certains se retrouvent dans une position encore plus délicate, à l’image de celui de la Fonction publique, Stanislas Guerini, qui est en ballottage défavorable dans la 3e circonscription de Paris, avec dix points de retard sur son adversaire écologiste Léa Balage El Mariky, qui obtient 45,6 % des voix, contre 34,42 % pour le ministre, selon des résultats partiels fondés sur 96 % des bulletins dépouillés.
Plusieurs ministres participeront, sauf désistement, à des triangulaires, comme Agnès Pannier-Runacher (déléguée à l’Agriculture) dans le Pas-de-Calais, où elle a obtenu 21,54 % des voix derrière une candidate RN (37,31 %) et devant un candidat écologiste du NFP (20,12 %). Frédéric Valletoux (Santé) arrive deuxième, avec 33,83 % des voix, en Seine-et-Marne, derrière une candidate RN.
Fadila Khattabi ( ministre déléguée chargée des Personnes handicapées ), est en ballottage défavorable en Côte d’Or, où elle est arrivée en troisième position (23,81 %) derrière un candidat NFP lui-même devancé par un candidat RN.
Situation compliquée également pour Sarah El Haïry, à l’Enfance, qui est qualifiée (36,17 %) en Loire-Atlantique, derrière un candidat NFP et un RN.
Triangulaire aussi pour Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, en Seine-et-Marne, où il arrive en deuxième position (31,43 %) derrière un RN (41,77 %) et devant une candidate NFP (24,52 %).
Guillaume Kasbarian (Logement), est en difficulté en Eure-et-Loir, où il est au coude-à-coude avec la candidate RN Emma Minot qui le devance de moins de 500 voix. Bien que qualifié, le candidat NFP a annoncé qu’il se retirait.
Marie Gévenoux et Sabrina Agresti-Roubache se retirent
Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer, arrivée en 3e position dans sa circonscription de l’Essonne, a annoncé dimanche soir qu’elle se désistait face au « risque que représente une victoire du Rassemblement national » aux législatives. Dans la 9e circonscription, l’écologiste Julie Ozenne est arrivée en tête avec 37,6 % des voix, devant le RN Paul-Henri Merrien (29,96 %).
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«Â Il faut tout faire pour faire gagner les candidats issus de l’arc républicain en mesure de l’emporter dimanche prochain », a-t-elle plaidé dans un communiqué.
Secrétaire d’État à la Ville et députée sortante, Sabrina Agresti-Roubache a également annoncé se désister dimanche soir, après être arrivée troisième dans la première circonscription de Marseille, appelant clairement à voter contre le Rassemblement national.
«Â Ce soir le choix a été clair, 45 % pour le Rassemblement National, 27 % pour le Nouveau Front populaire, évidemment je me retire et dans ces conditions, je le dis de façon très claire, dans ma circonscription pas une voix pour le Rassemblement national », a déclaré cette proche du couple Macron sous les applaudissements de ses soutiens à son QG de campagne.