"On ne peut pas oublier": 25 ans après le drame du pic de Bure, l'émotion toujours aussi forte dans le Dévoluy
Le 1er juillet 1999, 20 personnes sont morts dans la chute du téléphérique à proximité du pic de Bure. 25 ans après, de nombreuses personnes se sont mobilisées autour de ce tragique événement.
Les câbles du téléphérique s'enfoncent dans les nuages qui recouvrent le pic de Bure. Il fait frais en ce 1er juillet. Mais 25 ans après le drame, la chute du téléphérique qui a pris la vie de 20 hommes travaillant à l'observatoire dans les Hautes-Alpes, des dizaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer leur mémoire.
25 ans après le drame du pic de Bure, l'émotion toujours aussi forte dans le Dévoluy ce lundi 1er juillet.
Au pied de la stèle monumentale, à proximité du départ des cabines, familles et amis se sont installés sur des bancs disposés dans l'herbe.
"Nous sommes là, eux ne sont plus là"
Au centre du demi-cercle, Michel Prayer conduit la cérémonie. Il doit se reprendre parfois, la voix étranglée par la tristesse. Appuyée sur ses cannes, Danièle, la soeur de Bernard Aubeuf, a le visage marqué par l'émotion. Elle quitte les lieux une fois la cérémonie terminée, le coeur lourd.
"20 gars, pour la science, ont perdu la vie, dit-elle. Et 25 ans plus tard, nous, nous sommes là, eux ne sont plus. On ne peut pas les oublier".
François, Pierre et Mireille sont venus entre amis. Ils sont dans la vallée depuis de nombreuses années, ont tissé des liens avec des gens du coin. Et ont vu plusieurs d'entre eux disparaître dans la catastrophe. "On ne peut pas oublier toutes ces amitiés, commence Françoise. On a vécu le début de la station avec Rick, Francis, beaucoup d'autres. On est comme une grande famille ici."
Un documentaire sur le pic de Bure en création
Dans la foule, un jeune homme se tient à l'écart. Hugo Saugier est un Veynois, qui habite désormais à Marseille. Réalisateur de documentaire, il veut signer un film autour du pic de Bure, avec un pan consacré à cette tragédie qui a marqué la vallée, et au-delà toutes les Hautes-Alpes.
C'est la première fois qu'il vient assister à la cérémonie, pas certain d'y être légitime. "Vu cette construction d'une mémoire collective, explique-t-il, impressionné par la gravité de la cérémonie, qui a lieu encore 25 ans après, une partie du projet va s'intéresser à ces personnes".
Après avoir conduit la cérémonie, Michel Prayer souffle à l'écart. Le vice-président de l'association des familles des victimes du pic de Bure est toujours aussi touché de voir autant de monde se mobiliser, année après année.
"Avant, on disait que 25 ans c'était une génération qui basculait, explique-t-il. Au sein de l'association c'est aussi une génération qui bascule. Les enfants qui ont connu cette tragédie à 3, 4 ans ont 30 ans. Ils viennent plus régulièrement qu'il y a quelques années, ils sont plus touchés, ils ont compris beaucoup de choses."
Et alors que le téléphérique doit prochainement emporter des scientifiques, des travailleurs, en plus du matériel, tous espèrent que la nouvelle installation permettra d'éviter que l'histoire vienne à bégayer.