En images : l'opération de la dernière chance pour sauver les rhinocéros du braconnage
Pour lutter contre le braconnage, une équipe de scientifiques sud-Africains a inséré des particules radioactives dans la corne de 20 rhinocéros. Objectifs : les rendre impropres à la consommation et détectables par les douanes.
En images : l'opération de la dernière chance pour sauver les rhinocéros du braconnage
Un géant qui s'éteint sous nos yeux. Utilisée depuis la nuit des temps pour trouver de la nourriture dans les sols et se défendre, la corne du rhinocéros est devenue sa véritable malédiction depuis que l'homme lui a prêté des vertus thérapeutiques. Pour cet amas de kératine de 65 centimètres de long vendu 56 000 euros le kilo, l’animal est traqué, chassé, condamné à mort.
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, fin 2022, les rhinocéros n’étaient plus que 27 000 dans le monde. La population de rhinocéros blancs du Nord, elle, est passée de mille individus en 1963 à deux en 2023. La bonne nouvelle, c'est que les programmes de conservation se multiplient, tout comme les expérimentations scientifiques destinées à sauver l'espèce.
Une de ces opérations « de la dernière chance » se déroule en Afrique du Sud, où un rhinocéros meurt toutes les 20 heures en raison du braconage, et consiste à rendre les cornes de rhinocéros radioactives.
Impropres à la consommation et inexportables
Dans un orphelinat pour rhinocéros de la région montagneuse du Waterberg, The Rhino Orphanage, les équipes du professeur James Larkin ont ainsi inséré des radio-isotopes dans les cornes de 20 rhinocéros dans le cadre du Rhisotope Project. Objectif : lui faire perdre toute sa valeur et ainsi mettre fin au trafic sauvage qui détruit l'espèce.
Dans un communiqué de presse de l'université de Johannesburg, le professeur explique que les doses insérées sont très faibles et ne représentent aucun danger pour l'animal, mais qu'elles sont suffisantes pour rendre la corne radioactive. Avec deux avantages : rendre la corne impropre à la consommation humaine et surtout la rendre sensible aux rayons X utilisés dans les aéroports, les gares et les ports par les douanes, rendant son export impossible.
«Ã‚ Â Ces radio-isotopes constitueront une méthode abordable, sûre et facilement applicable pour créer des marqueurs cornés durables et détectables qui ne causeront aucun dommage aux animaux et àl’environnement », se réjouit le professeur James Larkin.
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20 rhinocéros concernés pour commencer
Lundi 24 juin, le professeur James Larkin et son équipe ont anesthésié les 20 rhinocéros et percé un petit trou dans chacune de leurs cornes pour y insérer les radio-isotopes. Les animaux ont ensuite été relâchés sous la garde d’une équipe chargée de les surveiller 24 heures sur 24 pendant les six mois suivants. L'espoir est permis.