Celeste en liquidation judiciaire : de l’argent public a-t-il été versé à la compagnie aérienne ?
La compagnie aérienne Celeste, basée à Morlaix (Finistère) a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Brest, mardi 25 juin 2024.
Placée en liquidation judiciaire mardi 25 juin 2024, la compagnie aérienne Celeste, basée à Morlaix (Finistère), avait reçu un soutien financier de plusieurs millions d’euros de trois collectivités bretonnes. Cet argent lui avait-il été versé ? On fait le point.
La compagnie aérienne Celeste, basée à Morlaix (Finistère) a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Brest, mardi 25 juin 2024. Le 14 mai, la même instance avait placé l’entreprise en redressement judiciaire.
Cette procédure est suivie d’une période d’observation de six mois. Elle permet d’établir un diagnostic de la santé financière de l’entreprise et de définir ensuite les mesures nécessaires à la poursuite de l’activité.
Un enlisement rapide
Ici, le placement en liquidation judiciaire intervient six semaines seulement après l’annonce du redressement. Ce délai interroge forcément sur l’état des finances de la société, qui compte six salariés.
Le plan de financement de Celeste se basait d’ailleurs largement sur de l’argent public : la Région Bretagne, Brest Métropole et Morlaix communauté avaient validé des avances remboursables d’un montant total de 3,5 millions d’euros.
Pas un centime versé sauf…
Des aides soumises à conditions. La Région s’engageait à verser un million d’euros si Celeste obtenait sa licence d’exploitation et si au moins 50 % d’investisseurs privés participaient au plan de financement de la compagnie. « Cette avance n’est pas sous séquestre, elle est dans nos comptes », indique Michael Quernez, vice-président de la Région Bretagne chargé des mobilités.
Pour l’agglomération brestoise, qui avait soutenu ce projet via une avance remboursable de 500 000 €, « il n’y a pas de sujet, la somme étant soumise à obtention de licence de vol », commente-t-elle. Licence qui n’a jamais été délivrée, en raison d’un plan de financement jugé trop fragile par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Au grand dam des dirigeants de Celeste.
Enfin, Morlaix communauté abondait au financement de deux millions d’euros, là aussi sous condition de l’obtention de la licence. Toutefois, sur cette somme, 300 000 € ont déjà été versés.
Une créance qu’il faudra désormais recouvrer dans le cadre de la liquidation judiciaire. Encore faut-il que Celeste puisse solder ses dettes…
Mais le feuilleton risque bien de ne pas s’arrêter là : selon nos informations, Celeste envisagerait de faire appel de la décision du tribunal de commerce. Elle compterait sur un nouvel investisseur. Un argument déjà avancé, il y a un mois et demi, lors du placement en redressement judiciaire. Pour autant, le nom de cet investisseur n’est toujours pas connu.