Rendant les messages uniquement accessibles à l’expéditeur et au destinataire, les autorités estiment que le chiffrement protège les criminels et affaiblit la lutte contre ces derniers.
Protéger la vie privée des utilisateurs ou assurer leur sécurité. Déployé sur les messageries comme Signal, Whatsapp ou iMessage, le chiffrement de bout en bout assure que seuls les participants d’une conversation ont accès à leurs échanges. Il empêche ainsi les forces de l’ordre d’intercepter leurs messages, ce qui inquiète les autorités.
Depuis plusieurs années, elles reprochent aux entreprises technologiques de compromettre leur capacité à déceler des menaces en protégeant les conversations des utilisateurs, dont celles des criminels.
“Le chiffrement est clairement une bonne chose, une chose positive pour notre démocratie”, mais “il protège également les terroristes et les espions, les saboteurs et des criminels abominables”, a ainsi déclaré Mike Burgess, chef des services de renseignements australiens, ce mercredi 24 avril, appelant les géants technologiques à donner un “accès limité” aux messages chiffrés.
Les messageries Whatsapp et Signal sur un iPhone.
Un obstacle à la lutte contre la criminalité
Quelques jours avant, ce sont les directions de toutes les polices européennes qui ont appelé à lever le chiffrement de bout en bout. Dans leur déclaration commune rendue publique le 21 avril, elles expliquent être “profondément préoccupées par le fait que le chiffrement de bout en bout soit déployé d’une manière qui affaiblira” deux capacités considérées comme essentielles pour assurer la sécurité en ligne.
La première est “la capacité des entreprises technologiques à fournir de manière réactive aux enquêtes des forces de l’ordre (…) les données des personnes soupçonnées d’être des criminels et qui utilisent leurs services”. La seconde correspond à leur capacité “à identifier de manière proactive les activités illégales et nuisibles sur leurs plateformes”, notamment pour les abus sexuels sur mineurs.
Le chiffrement inquiète d’ailleurs aussi les associations de protection de l’enfance, notamment sur Instagram. En 2021, une association de prévention des crimes contre les enfants avait qualifié le chiffrement d’”obstacle à la lutte contre la pédocriminalité” dans un rapport.
Les chefs des polices européennes craignent que les sociétés comme Apple ou Meta ne soient plus en mesure d’identifier ou signaler ces activités illégales sur leurs plateformes à cause du chiffrement. Face à ce risque, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait demandé la mise en place d’une “porte dérobée”, soit la possibilité de casser le chiffrement sur demande des autorités en cas d’enquête, en octobre dernier.
Les directions des polices européennes évoquent, elles, “des solutions techniques” qui “exigent simplement de la flexibilité de la part de l’industrie et des gouvernements”, sans apporter plus de précision.
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