Dans le contexte de l’inflation, les marchés franciliens font encore plus face à la concurrence des supermarchés et des hard discounters. Les clients l’admettent, ils tendent de plus en plus à délaisser leurs marchés de quartier.
Dure période pour les commerçants des marchés. Dans les allées des marchés, vendeurs et artisans font grise mine.
Dans le 15e arrondissement de Paris, Waly Dia est maraîcher depuis sept ans et reconnaît une baisse de la fréquentation des marchés qu’il attribue notamment à un certain changement de rythme de vie.
“Qui dit télétravail, dit ne pas sortir et rester chez soi, donc manger moins. Les gens, donc, grignotent plus qu’ils ne cuisinent. Le télétravail c’est bien mais nous, ça ne nous aide pas”, regrette ce maraîcher rencontré derrière son étal du marché Convention.
Vente de fruits et légumes bio sur un marché (image d’illustration).
L’inflation et ses répercussions
Mais au-delà du télétravail, le coût des produits et le niveau de vie des Franciliens a aussi des répercussions directes sur la fréquentation des marchés.
“Je passe devant pour aller faire mes courses mais je ne m’y arrête pas trop. C’est cher et je n’ai pas d’argent”, lâche par exemple Octavien, un jeune habitant du 15e arrondissement de Paris.
“J’alterne entre le marché et les hard discounters. Mais bon de toute façon, partout, l’inflation se fait sentir”, d’après Véronique, une autre habitante du quartier, rejointe par Delphine: “ces dernières années c’est vrai que j’étais obligée de faire attention au budget. Le supermarché est plus rapide et plus rentable.”
“Les gens font vraiment attention à leur consommation”
Plus récemment, c’est donc l’inflation qui tend à modifier le comportement des clients. Désormais, le pic de fréquentation a d’ailleurs lieu en fin de marché, au moment de négocier les prix sur les invendus. Et lorsqu’il s’agit de faire ses achats, le consommateur est plus raisonnable, analyse la Fédération des marchés de France.
“Avant de partir faire ses courses, on va regarder ce qu’il nous reste dans notre panier à fruits, dans notre réfrigérateur et on va se dire: “tiens, je vais prendre quatre pommes, trois tomates”. Les gens font vraiment attention à leur consommation”, estime Maria Da Silva, vice-présidente de la Fédération des marchés de France.
Les commerçants sont pris en étau entre la hausse de leurs coûts de production et la baisse du pouvoir d’achat des clients. Alors, pour rester compétitifs, certains choisissent de rogner sur leurs marges.
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