VIDÉO. « J’ai apporté mon duvet ! » : à Montmartre, les boulistes montent la garde la nuit pour sauver leur terrain

Les membres du Clap menacés d’expulsion dorment sur leur boulodrome.

« Ils ont annoncé 4 °C pour la nuit, mais le matin on a le chant des oiseaux », se réjouit Anna, duvet à la main, prête à dormir dans sa tente au pied du boulodrome. Avec de nombreux licenciés du Clap (Club Lepic Abbesses pétanque) sommés de quitter leur terrain de pétanque de Montmartre à la suite d’un arrêt du Conseil d’État, cette joueuse refuse de rendre les clés des lieux et a décidé de lancer une occupation nocturne. Le jardin arboré de 765 m2, l’un des derniers maquis de Montmartre, niché dans la très chic avenue Junot, accueille, depuis cinquante ans, le club historique de pétanque et ses 300 boulistes. Mais la mairie a décidé de confier la gestion des lieux à un hôtel de standing adjacent pour en faire un « espace vert accessible à tous les Parisiens ».

Les boulistes et les riverains craignent une « privatisation » de cet espace préservé et de nouvelles nuisances. Depuis le 20 avril à minuit, cinq à six personnes dorment donc à tour de rôle sur place pour empêcher une éventuelle évacuation des membres et des biens du Clap. « C’est notre havre de paix ici, on y restera des semaines, 24 heures sur 24 s’il faut, pour que la mairie nous écoute », soupire Damien, porte-parole du collectif des licenciés. De son côté, la Ville assure garantir aux membres un droit d’accès au terrain « à ceux qui voudraient continuer à venir jouer ».