Immobilier : acheter maintenant ou attendre encore ?

Immobilier : acheter maintenant ou attendre encore ?

Le marché immobilier se dégrippe doucement. Les taux des emprunts commencent enfin à fléchir et les prix pourraient baisser pour de bon cette année. Les conditions pourraient redevenir propices à l’achat immobilier, surtout en fin d’année.

La crise de l’immobilier ? C’est Véronique Bédague, la patronne du premier promoteur français, Nexity, qui l’illustre le mieux. «Mon entreprise est gréée historiquement pour construire 20 000 logements par an, mais on va se trouver en rythme de croisière à en faire 14 000 seulement», dit-elle sur France Inter, début mars. Certains chiffres valent parfois mieux que de longs discours ! D’où, aussi, la nécessité pour elle d’adapter sa structure, avec l’annonce choc d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

Faut-il comprendre que le marché immobilier ne va pas instantanément reprendre sa vigueur passée ? C’est ce que laissent entendre les professionnels du secteur, Véronique Bédague ou Loïc Cantin, le président de la Fnaim, en tête. «Le marché va reprendre, mais il n’y aura pas de rebond extrêmement fort», confirme la PDG de Nexity.

En ce printemps, pourtant, certains signaux repassent au vert. En premier lieu, les taux des crédits immobiliers ont cessé de grimper et sont désormais orientés à la baisse. Ils avaient quadruplé en deux ans, passant à 4,05% en janvier 2024 et écartant du même coup une part importante des candidats à l’emprunt du marché immobilier. En février, tous les taux sont repassés sous les 4%, selon l’Observatoire Crédit Logement-CSA, y compris sur vingt-cinq ans. Une baisse encore timide, qui devrait s’accélérer quand la Banque centrale européenne donnera le signal et décidera de baisser ses taux directeurs – qui restent, pour l’heure, à leurs plus hauts niveaux historiques –, certainement en juin. L’Observatoire Crédit Logement-CSA s’attend à une baisse du taux moyen des prêts à 3,25% en fin d’année.

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Les acheteurs en position de force pour négocier

Si cela redonne un peu d’air aux candidats à l’accession à la propriété, ce sont surtout les prix de l’immobilier qui peuvent faire la vraie différence. Dans le neuf, ils risquent de rester à des niveaux élevés, mais ils pourraient baisser pour de bon cette année dans l’ancien, de 5 à 8% selon les professionnels. Combiné à la baisse des taux, cela peut redonner du pouvoir d’achat immobilier aux Français.

Si les prix chutent de 5% par exemple, un acquéreur pourrait, pour 1 000 euros de mensualité de crédit, acheter 6 mètres carrés de plus à Strasbourg en fin d’année, 7 mètres carrés de plus à Angers ou encore 9 mètres carrés de plus à Dijon. C’est certainement le moment de revenir sur le marché. Y compris pour ceux qui ont réussi à emprunter au prix fort au cours des deux dernières années et qui vont pouvoir, avec la baisse des taux, envisager la renégociation de leur crédit.

Et il ne faut pas hésiter à saisir les bonnes affaires quand elles se présentent. D’abord, pour les biens qui ne sont pas aux normes énergétiques et qui, du coup, se vendent avec de fortes décotes, pouvant aller jusqu’à – 30%. Attention cependant aux montants des travaux de rénovation à y faire, mieux vaut sortir sa calculette avant d’acheter. Ensuite, sur le marché de l’immobilier locatif, qui a le plus reculé en 2023 (- 50%, selon Véronique Bédague).

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Ceux qui achètent pour mettre en location ont préféré investir ailleurs l’an dernier, à raison, puisque les marchés obligataires ou monétaires leur offraient des rendements minimaux de l’ordre de 3 à 4% ! Mais, par conséquent, les invendus sont importants chez les promoteurs, qui pour la plupart consentent actuellement des rabais de l’ordre de 10%, voire davantage. Pour ceux qui veulent profiter des dispositifs fiscaux Pinel par exemple, c’est le moment de se positionner, avant leur extinction définitive en fin d’année.

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