Selon le Premier ministre belge Alexander De Croo, le procureur fédéral belge a lancé, il y a deux jours, une investigation à l’encontre d’un réseau d’espions russes qui aurait corrompu plusieurs élus, dont certains eurodéputés. Un réseau dont les transactions financières se seraient situées en République tchèque. La semaine dernière, nous évoquions cette affaire à travers le cas du site Voice of Europe qui aurait été l’instrument par lequel la propagande pro-Kremlin aurait été distribuée contre rémunération. Ce site a été fermé mais poursuit son activité sur les réseaux sociaux.
«Ã‚ J’ai reçu un certain niveau de détail, qui se trouve dans un rapport déclassifié de mes services de sécurité, a-t-il déclaré àBruxelles vendredi matin, lors d’une conférence de presse. Ma question est la suivante : disposons-nous, en tant qu’institutions européennes, de suffisamment d’outils pour lutter contre cela ? Nos citoyens européens ne seront pas dupes de la propagande russe, mais nous devons être extrêmement clairs en soulignant ce qu’est la propagande russe et quelle en est l’intention. Et la seule intention est d’affaiblir la démocratie européenne et le soutien àl’Ukraine, ce qui est l’un des objectifs que doit atteindre la Russie. »
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La Belgique veut saisir le Conseil européen
Alexander De Croo compte porter cette question devant les autres dirigeants européens, lors du Conseil européen qui se tiendra la semaine prochaine, les 17 et 18 avril, à Bruxelles. Il estime nécessaire de convoquer une réunion d’Eurojust (l’agence européenne pour la justice pénale). « Je peux peut-être ajouter que nous avons décidé il y a quelques mois d’expulser un certain nombre de diplomates, des diplomates russes qui étaient des soi-disant diplomates soupçonnés d’espionnage, ainsi que des diplomates accrédités auprès de l’Union européenne », a-t-il précisé.
Ce n’est pas la première fois que le Parlement européen est travaillé par une influence étrangère. En décembre 2022, lorsqu’éclate le Qatargate, ce sont également divers services secrets qui alertent sur l’existence d’un présumé réseau de corruption impliquant plusieurs députés, anciens députés et assistants parlementaires.
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L’enquête du Qatargate bloquée par un recours procédural
Force est de constater que l’instruction est, pour l’heure, paralysée par une question de respect des procédures sur la levée d’immunité de l’ex-vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili. Le statut de repenti accordé à Antonio Panzeri n’a pas vraiment permis de vérifier l’exactitude des allégations. Le juge Claise, en charge du dossier, a dû se déporter tardivement en raison d’un possible conflit d’intérêts familial. Tous les députés ont repris leur activité parlementaire?
Bref, on ne peut pas dire que l’enquête soit un parfait succès. Alexander De Croo a-t-il confiance en la justice de son pays pour mener de telles investigations ? « Tout à fait, Monsieur, répond-il au Point. Et j’espère que vous avez confiance en la justice de votre pays aussi. Naturellement, on a pleine confiance. Et honnêtement, je pense que les autorités belges, que la justice belge a fait ce que l’institution [parlementaire, NDLR] aurait dû faire. On est intervenu parce que l’on voit que certaines institutions européennes ne sont, pour l’instant, pas organisées par rapport à une nouvelle réalité dans laquelle nous nous trouvons. Une procédure judiciaire prend du temps. Et l’une des raisons pour laquelle ça prend du temps, c’est que, voilà, nous vivons dans un État de droit où les droits de la défense sont là. Et dans n’importe quelle affaire, ils doivent être là. Mais j’ai pleine confiance en la justice belge de faire aboutir cette investigation. Mais ce n’est pas à moi de savoir où elle terminera, ce n’est pas à moi de l’influencer non plus. »
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Au Parlement européen, Roberta Metsola, sa présidente, ne dispose que de moyens limités pour contrer les ingérences russes sur saisine de la justice. Elle ne peut, à son niveau, que vérifier si les règles déontologiques ont été enfreintes et, le cas échéant, prononcer des sanctions. Pour l’heure, il est apparu que Voice of Europe n’était pas un média accrédité auprès du Parlement.
Néanmoins, il a pu enregistrer deux débats au Parlement en s’appuyant ? ce qui est légal ? sur le fait que le studio d’enregistrement a été réservé par les députés. Pour le premier débat, organisé à Bruxelles, le 11 octobre, le député qui a réservé le plateau est Maximilian Krah, la tête de liste de l’AfD en Allemagne.
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