Traces de grippe aviaire dans le lait : Faut-il s’inquiéter pour la santé humaine ?

Les risques semblent inexistants en cas de consommation du lait pasteurisé dans lequel des traces de virus ont été détectées

Un verre de lait (illustration)

(pas de) panique – Les risques semblent inexistants en cas de consommation du lait pasteurisé dans lequel des traces de virus ont été détectées

Des traces du virus H5N1, à l’origine de la grippe aviaire, ont été détectées dans du lait de vache pasteurisé aux Etats-Unis. L’infection récente de troupeaux de vaches dans le pays, la transmission à un employé d’une ferme laitière et cette nouvelle découverte du virus dans le lait suscitent de l’inquiétude sur un potentiel retour de cette épizootie qui fait des ravages depuis 2020.

L’Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à renforcer le réseau de détection mondial du virus de la grippe aviaire H5N1, qui a montré qu’il pouvait infecter un grand nombre d’espèces animales. Faut-il pour autant s’inquiéter ? Existe-t-il un risque de contamination à l’humain par voie alimentaire ?

Pas de risque avec le lait pasteurisé

Un foyer de grippe aviaire a infecté début avril une personne au Texas, qui présentait des symptômes bénins – une conjonctivite – après avoir été en contact direct avec une vache. « Ce que l’on sait, c’est que ce virus peut provoquer une infection chez l’homme s’il se trouve à deux endroits très précis : sur la conjonctive de l’œil, et c’est une infection bénigne, ou au niveau de l’alvéole pulmonaire, au fin fond du poumon », explique Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon.

Dans ce deuxième cas, l’infection peut être grave. Sur quelque 900 cas humains d’infection au H5N1 recensés depuis vingt ans par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la moitié ont été mortels. Mais les risques apparaissent inexistants en cas de consommation du lait pasteurisé où des traces de virus ont été détectées : « la pasteurisation a détruit le virus même si elle ne fait pas disparaître toutes les traces de sa présence », souligne le professeur.

Pas de preuve de contamination par le lait non pasteurisé

En France, pays du fromage et du lait cru, le risque est-il plus élevé ? « Est-ce qu’une personne, exposée à du lait non pasteurisé et contaminé par du H5N1, va développer une infection via le circuit normal de passage du lait – bouche, tube digestif… – ? Ça n’a jamais été montré », rassure Bruno Lina.

La souche qui circule actuellement aux Etats-Unis est, en tout état de cause, différente de celles qui circulent en Europe, rappelle Jean-Claude Manuguerra, directeur de l’unité de recherches et d’expertise « Environnement et risques infectieux » à l’Institut Pasteur. Par ailleurs, il n’y a pas actuellement de circulation de ce virus grippal chez les bovins français, appuie-t-il.

«Ã‚ L’alerte est donnée, il y a une vigilance particulière et ces virus changent tellement qu’il faut les surveiller, sans jeu de mots, comme le lait sur le feu », ajoute-t-il. Mais « je pense que le consommateur ne doit absolument pas s’inquiéter ».

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