Ces nouveaux facteurs de risque pourraient expliquer l’apparition de la maladie de Parkinson

Ces nouveaux facteurs de risque pourraient expliquer l’apparition de la maladie de Parkinson

Alors que l’origine de la maladie de Parkinson reste inconnue, des chercheurs estiment que des facteurs environnementaux pourraient contribuer au développement de la maladie neurodégénérative.

Difficultés de mouvement, rigidité des membres, tremblements musculaires,… autant de facteurs caractérisant la maladie de Parkinson. En France, ce sont environ 200.000 personnes qui sont atteintes de cette maladie neurodégénérative. Si l’origine de la maladie reste encore inconnue, “le risque de la contracter est plus élevé chez les personnes ayant des antécédents familiaux de la maladie, détaille l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avant d’ajouter, l’exposition à la pollution de l’air, aux pesticides et aux solvants peut augmenter ce risque”.

Des chercheurs de l’Université de Rochester, aux États-Unis, se sont intéressés à une hypothèse avancée au début des années 2000. Le développement de la maladie de Parkinson pourrait trouver son origine dans l’odorat ou dans le corps du malade. Cet article d’hypothèse est publié dans le Journal of Parkinson’s Disease.

Maladie de Parkinson : certains produits chimiques présents au quotidien augmenteraient le risque

En préambule, les spécialistes expliquent que l’origine de la maladie de Parkinson pourrait se trouver dans une autre zone que le cerveau. Plus précisément, selon cette théorie, dont les prémices ont été posées en 2003 par un pathologiste allemand, la source de la maladie neurodégénérative pourrait se trouver soit dans le centre de l’odorat du cerveau (le cerveau d’abord), soit dans le tractus intestinal du corps (qui comprend plusieurs organes comme le gros intestin, l’estomac et le pharynx (gorge).

En cause, une protéine mal repliée appelée alpha-synucléine, et dont on sait déjà que l’accumulation dans le cerveau est responsable de la maladie à corps de Lewy. Cette dernière “provoque un dysfonctionnement progressif et la mort de nombreux types de cellules nerveuses, y compris celles des régions du cerveau productrices de dopamine qui contrôlent la fonction motrice”, écrivent les chercheurs. Ces derniers précisent que cette protéine “est dans le collimateur des scientifiques depuis 25 ans comme l’un des moteurs de la maladie de Parkinson”.

Les chercheurs se sont interrogés sur les effets de trois substances toxiques courantes, présentes dans des produits de nettoyage, de dégraissant, mais aussi des désherbants. Ces produits sont connus sur les effets négatifs sur la protéine alpha-synucléine.

La maladie de Parkinson pourrait être liée à l’inhalation ou la consommation de certains produits chimiques

Comme l’expliquent les spécialistes, “le nez et l’intestin sont tapissés d’un tissu souple et perméable, et tous deux ont des connexions bien établies avec le cerveau”. Les chercheurs se sont interrogés sur les effets de trois substances toxiques courantes, présentes dans des produits de nettoyage, de dégraissant, mais aussi des désherbants. Ces produits sont connus sur les effets négatifs sur la protéine alpha-synucléine.

Voici la façon dont la maladie de Parkinson pourrait se développer dans certains cas de figure selon les chercheurs :

Dans le modèle dans lequel le centre de l’odorat du cerveau serait à l’origine de la maladie neurodégénérative, “les produits chimiques sont inhalés et peuvent pénétrer dans le cerveau par le nerf responsable de l’odorat”. Par cette porte d’entrée, les chercheurs estiment que cela conduirait à la propagation de la protéine, l’alpha-synucléine dans le cerveau, entraînant la mort de nombreuses cellules, caractéristiques de la maladie de Parkinson.

Dans le cas de l’ingestion de substance toxique, les chercheurs émettent l’hypothèse que les substances chimiques traversent la paroi du tractus gastro-intestinal, provoquant la formation de la pathologie de l’alpha-synucléine dans le système nerveux de l’intestin avant de se propager dans le cerveau et la moelle épinière. Cela entraînerait le développement de la maladie à corps Lewy, qui “se caractérise par une constipation précoce et des troubles du sommeil, suivis d’un ralentissement plus symétrique des mouvements et d’une démence plus précoce, au fur et à mesure que la maladie se propage dans les deux hémisphères cérébraux”.

Produits ménagers, air pollué,… leur inhalation augmenterait le risque de Parkinson

Aussi, selon les experts du centre médical de l’Université de Rochester, aux États-Unis, “l’inhalation de certains pesticides, de produits chimiques de nettoyage à sec courants et de la pollution de l’air prédisposent à un modèle de la maladie axé d’abord sur le cerveau”. De même, la consommation de substances toxiques présentes dans de l’eau avariée, par exemple, pourrait en augmenter le risque.

S’il ne s’agit que de théorie, les chercheurs estiment que cela pourrait faire avancer la recherche, le nombre de cas de maladie de Parkinson lié à des facteurs environnementaux étant en augmentation dans le monde. De même, cela pourrait faciliter la prévention et la sensibilisation du grand public au danger de nombreux produits chimiques présents dans l’environnement.

Sources :

• The Body, the Brain, the Environment, and Parkinson’s Disease – Journal of Parkinson’s Disease
• On World Parkinson’s Day, a new theory emerges on the disease’s origins and spread – University of Rochester Medical Center
• Maladie de Parkinson – OMS

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