Le plus haut gratte-ciel résidentiel d'Europe verra-t-il le jour à Londres ?

Spire London, futur plus haut gratte-ciel résidentiel d’Europe ?

Non loin du quartier d’affaires de Canary Wharf, à l’est de Londres, Spire London (signifiant « la flèche de Londres ») était censé devenir la plus haute tour résidentielle d’Europe en 2020. Mais son histoire a été rapidement écourtée, tout au moins mise en pause, pour des raisons à la fois financières et logistiques. En 2014, le promoteur immobilier chinois Greenland Group commande la construction d’une tour de 235 mètres et 67 étages destinée à des habitations individuelles — soit deux fois et demi la taille du Big Ben. L’agence d’architectes internationale HoK est sollicitée pour la conception du gratte-ciel pour un début de construction en 2016 au bord de la Tamise, après démolition de l’immeuble de bureaux existant sur le site, Hertsmere House.

Les architectes dessinent le bâtiment de sorte à évoquer le fleuve londonien avec des lignes navales, ainsi que l’orchidée, une fleur centrale dans la culture chinoise. Ce projet à 800 millions de livres prévoit d’abriter 861 appartements (dont des suites luxueuses et des penthouses), une conciergerie, des commerces, des terrasses végétalisées et équipements haut de gamme comme un spa avec piscine à débordement, une salle de sport, un cinéma et un bar à cocktails. La vue promet d’être saisissante de toutes parts, offrant un panorama complet sur la capitale britannique, notamment grâce à des ascenseurs ultra rapides gravissant chaque étage en six secondes. L’architecture intérieure est entreprise par Nicola Fontanella de l’agence Argent Design, toujours sur le thème nautique, avec des tonalités bleues, bronze et blanches, ainsi que des courbes et des éléments de décoration rappelant la Tamise. Tout cela ferait grimper le premier prix des appartements à 700 000 livres par unité.

Le projet d’intérieur d’un appartement du Spire London.

Spire London vu de nuit.

Spire London, future plus haute tour résidentielle d’Europe.

Mais en 2017, la Grenfell Tower, un autre immeuble de 24 étages de l’ouest londonien, subit un incendie meurtrier pour 72 de ses résidents. Le projet Spire London est alors interrompu pour examiner ses règlementations de construction et de sécurité incendie, jugées insuffisantes : un seul escalier de secours ne desservirait les étages supérieurs, suscitant l’inquiétude des pompiers londoniens. Dans le même temps, le bouleversement économique relatif au Brexit, à la pandémie de Covid et diverses difficultés financières poussent le promoteur à avorter les travaux. La tour est « non livrable dans les conditions actuelles du marché » et présente un « risque commercial très important » selon l’entreprise chinoise. Un rétrécissement du projet est ainsi proposé par Greenland Group mais sa proposition est rejetée. Depuis 2019, le projet est suspendu et le promoteur reste silencieux quant aux détails, indiquant toutefois sur son site Internet que Spire London est « en cours de finalisation ». Quand la tour verra-t-elle le jour ? Le suspense est à son comble. Pour l’heure, le titre du plus haut gratte-ciel d’habitation d’Europe est détenu par l’InTempo de Benidorm en Espagne, s’élevant à 202 mètres dans le ciel.

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