souffle au coeur
Les bruits cardiaques sont les sons générés par le cœur qui bat et le flux sanguin qui le traverse. Plus précisément, ils reflètent les turbulences créées lorsque les valves cardiaques se ferment. Ils sont brefs et transitoires.
Chez les adultes en bonne santé, il existe deux bruits cardiaques normaux, qui se produisent en séquence, à chaque battement. Mais lorsqu’un bruit supplémentaire et anormal se fait entendre au stéthoscope, on peut alors parler de souffle au cœur.
Celui-ci peut être le symptôme d’une maladie cardiaque, congénitale ou être le signe d’un état passager.
“Le souffle au cœur n’est pas une maladie, mais bien un symptôme qui peut révéler une pathologie cardiaque plus ou moins grave ou alors, un problème de santé temporaire”, explique le professeur Franck Boccara, du service de cardiologie à l’hôpital Saint-Antoine.
Mais alors, quels signes avant-coureurs surveiller ?
Peau bleuâtre, transpiration excessive, douleurs : les signes avant-coureurs du souffle au cœur
Tout d’abord, il est primordial de noter qu’à l’oreille, il est difficile de repérer un souffle au cœur. Voilà pourquoi connaître les premiers signes qui y sont associés peut être bénéfique.
Si Pr Boccara cite : un essoufflement et une fatigue à l’effort inhabituels, des douleurs thoraciques et/ou dans la poitrine, des palpitations et des malaises et/ou pertes de connaissance, d’autres signes – moins reconnus – doivent alerter.
C’est le cas du “gonflement des jambes, des bras ou du ventre”, d’une “toux continue qui ne semble pas s’améliorer”, ou encore d’une “transpiration abondante au repos ou lors d’une activité minimale”, complète la British Heart Foundation.
De même, John Fahey, cardiologue et professeur à l’université de médecine de Yale (États-Unis), informe, dans un article publié sur le site de l’université qu’une “peau bleuâtre”, une “prise de poids inexpliquée” ou encore des “veines du cou qui gonflent” sont également liées au souffle au coeur.
“Ces signes doivent pousser à consulter un médecin traitant ou bien directement un cardiologue”, poursuit le Pr Boccara. D’autant que, si le souffle au cœur apparaît notamment à un âge avancé, “à partir de 70 ans en général”, précise le cardiologue, il peut toujours se manifester chez une personne jeune (et même se détecter à la naissance).
Ces symptômes doivent-ils m’alerter ?
Si ces maux doivent vous presser à vous adresser à un professionnel de santé, c’est parce que dans certains cas, le souffle au coeur peut être d’origine pathologique. Il résulte alors d’une maladie cardiaque et indique un rétrécissement ou une fuite des valves cardiaques (ou l’association des deux).
Mais cela peut aussi provenir d’une cardiomyopathie obstructive, responsable d’un épaississement du muscle cardiaque qui crée un obstacle à l’expulsion du sang vers les organes, indique le CHU de Genève, ou d’une cardiopathie congénitale, une malformation du cœur, “découverte, le plus souvent, à la naissance grâce à une échographie fœtale”, indique le Pr Boccara.
Plus rarement, ce souffle anormal traduit la présence d’une endocardite, une infection d’un tissu qui tapisse les cavités cardiaques. Dans ce cas, une fièvre prolongée peut aussi alerter.
Toutefois, plus généralement le souffle au cœur est dit “fonctionnel”. Il est alors révélateur d’un problème de santé temporaire comme une tachycardie, une anémie ou une fièvre prolongée. Dans ce cas, il n’est pas grave et il disparaît, une fois le problème de santé lié soigné.
Dans tous les cas, le WebMD recommande de “s’inquiéter” dès que certains signes s’additionnent, notamment “la douleur thoracique, l’essoufflement au réveil, les évanouissements sans raison évidente et les gonflements de bras et jambes”.
Souffle au coeur : quels traitements ?
Le diagnostic d’un souffle au cœur se fait soit à la naissance, soit lors d’une auscultation au stéthoscope plus tard dans la vie, chez le médecin traitant ou le cardiologue. En fonction de si un bruit supplémentaire est perçu, celui-ci va proposer une échographie cardiaque. Si celle-ci prouve qu’il est lié à une pathologie, alors plusieurs options s’offrent, “en fonction de la cause, de l’âge, de l’état du patient et de la sévérité du problème cardiaque”, fait savoir le cardiologue.
Pour une insuffisance cardiaque, il existe des médicaments anticoagulants qui fluidifient le sang pour éviter qu’il ne forme de caillots : les diurétiques améliorent l’essoufflement et la résistance à l’effort, quand les bêta-bloquants font ralentir la fréquence cardiaque.
“La chirurgie est aussi employée pour réparer ou remplacer une valve cardiaque avec une valve biologique bovine, ovine ou porcine qui a une durée de vie d’environ 12 à 15 ans”, ajoute le spécialiste. La valve peut aussi être mécanique en métal et dure “en principe toute la vie”, mais nécessite un traitement anticoagulant. Un processus français – “TAVI” – permet également l’implémentation d’une valve aortique par voie percutanée. Elle consiste à placer dans une petite ouverture, une nouvelle prothèse qui écrase la valve aortique “malade”, explique le CHU de Vaudois. De ce cas, la nouvelle valve prend le relais immédiatement. “Il s’agit d’une opération beaucoup moins risquée pour le patient”, indique le Pr Boccara.
Autant d’éléments qui nécessitent un suivi régulier par échographie cardiaque et des examens cliniques, une à deux fois par an, selon la gravité de la maladie.
Enfin, s’il est fonctionnel, alors il faut trouver la cause du souffle au cœur et la traiter. Pour cela, le médecin fera réaliser un examen biologique avec une prise de sang pour hémoculture afin d’identifier la présence d’un micro-organisme pathogène et de déterminer le traitement adéquat.
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