Nicole Belloubet, lors de la visite de l’école Blanche le 5 avril à Paris (illustration)
ÉDUCATION – Kenavo la réforme. Dans un courrier rendu public par la sénatrice Renaissance du Finistère Nadège Havet vendredi 19 avril, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, fait marche arrière, sur une disposition qui avait fait hurler les associations de défense des langues régionales. En cause : un courrier de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) envoyé fin novembre aux rectorats et directeurs d’établissement au sujet de l’utilisation des langues régionales dans le cadre du Diplôme National du Brevet (DNB).
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Une missive qui indiquait que, dorénavant, « quelle que soit la langue de composition, les sujets et les documents d’accompagnement des sujets ne sont pas traduits en langue régionale et demeurent en français ». Dit autrement : les sujets ne seront pas traduits afin de garantir « l’équité de traitement pour tous les élèves ». Ce qui passait mal pour les réseaux d’enseignement en langue régionale, en Bretagne et au Pays basque.
« Traitement discriminatoire »
Div yezh Breizh, l’association de parents d’élèves pour l’enseignement du breton à l’école publique, avait dénoncé un « traitement discriminatoire » et faisait valoir que les collégiens des cursus bilingues travaillaient en classe sur des sujets en langue régionale. Et que ce changement allait donc les pénaliser au moment de l’épreuve. Au fil des mois, la gronde a pris de l’ampleur, bénéficiant de relais politiques. Le 5 avril, une vingtaine de parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, avaient cosigné un courrier adressé à la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, pour lui demander de revenir sur cette évolution.
«Ã‚ Les élèves qui ont choisi de passer certaines épreuves du DNB en langue régionale sont pénalisés par le changement du cadre pédagogique qu’ils ont suivi en classe avec des consignes en langue régionale. Ces élèves ne manquent pas de souligner la différence de traitement avec les sujets proposés en langues étrangères qui sont, dans le cas des diplômes du baccalauréat, des documents en espagnol, en anglais ou en allemand », faisaient-ils valoir, affirmant que cette disposition était « contraire à l’esprit de la loi du 21 mai 2021 sur la protection patrimoniale des langues régionales et leur promotion qui a été votée à une très large majorité » au Parlement.
Parmi les signataires, le député LIOT du Finistère Paul Molac, le député socialiste de Loire-Atlantique Iñaki Echaniz, son collègue MoDem du même département Vincent Bru ou encore Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, vice-Présidente de l’Office Public de la Langue Basque. Au Sénat justement, le sénateur LR de l’Aveyron Jean-Claude Anglars a également interpellé Nicole Belloubet sur ce point dans une question écrite du 11 avril.
Levée de boucliers
Le même jour, une réunion entre le ministère et les défenseurs des langues régionales consacrée au sujet a tourné court, à en croire le sénateur LR de Loire-Atlantique, Max Brisson et le député PS Iñaki Echaniz. « Face à l’absence de réponse malgré nos alertes depuis plusieurs années sur les sujets d’examens, sur le passage de matières du DNB et du bac en langues territoriales, la délégation de l’Office Public de la Langue Basque quitte la réunion avec le ministère », avait rapporté l’élu socialiste.
Une levée de boucliers qui a porté ses fruits. Dans son propre courrier daté du 19 avril, la ministre de l’Éducation nationale évoque « une nouvelle expertise » l’ayant conduit à revoir cette disposition. Et donc, à « reconduire pour cette session 2024 » la traduction des sujets du brevet en langue régionale, « afin de maintenir une stabilité du cadre d’évaluation ».
Une victoire pour les défenseurs des langues régionales. « Nous sommes ravis mais nous restons prudents puisque le brevet de 2025 peut être modifié », a réagi auprès de Ouest-France Yann Uguen, président du réseau Diwan. « C’est juste normal. Encore heureux qu’elle soit revenue sur ce point-là ! Il y aura une grande vigilance à avoir puisqu’il est question d’une réforme en 2025 », abonde auprès de France Bleu Maider Béhotéguy, présidente de l’office de la langue basque.
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