Les buralistes pourront passer une certification dès début 2024 pour vendre certains types de munitions
Un chasseur montre plusieurs types de munitions. (illustration)
Cartouches – Les buralistes pourront passer une certification dès début 2024 pour vendre certains types de munitions
«Ã‚ Une cartouche de Marlboro et dix de calibre 12, s’il vous plaît. » Le jeu de mots est un peu facile, mais cette commande pourrait réellement être passée. Le ministère de l’Intérieur vient en effet d’ouvrir la porte àune vente des munitions de chasse chez les buralistes, sous condition de passer une nouvelle certification. Certains types de munitions pourraient ainsi se retrouver en vitrine aux côtés des paquets de cigarettes et des jeux àgratter àpartir du 1er janvier 2024.
Pourquoi les chasseurs veulent-ils pouvoir se fournir en munitions chez les buralistes ? C’est quoi cette nouvelle certification ? Pourquoi la décision du ministère de l’Intérieur fait débat ? 20 Minutes vous résume les enjeux et les doutes autour de cette décision de la Place Beauvau.
La vente de munitions simplifiée, un besoin des chasseurs ?
Jean-Simon Mérendat est venu lui-même faire l’annonce sur le plateau de la chaîne Chassons TV, mercredi. Le chef du Service central des armes et explosifs du ministère de l’Intérieur avait alors expliqué que les ventes de munitions de catégorie C, principalement utilisées pour la chasse, une annonce temporisée par le président de la Confédération des buralistes Philippe Coy, évoquant plutôt le premier trimestre 2024. Cette « bonne » mesure est bien envisagée « en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés », dont les armuriers et les fabricants de munitions, a affirmé samedi le président du Syndicat national des producteurs de gibier de chasse Interprochasse, Jean-Christophe Chastang.
Car l’idée part d’un constat partagé par tous les acteurs du secteur : avec le recul du nombre d’armureries, les chasseurs sont contraints de faire davantage de route pour s’approvisionner en cartouches. « Il y a des endroits où les gens doivent faire 150 kilomètres pour chercher une boîte de cartouches, (…) ça, c’est plus possible », souligne le président de la fédération des chasseurs Willy Schraen. Outre le maillage territorial, le stockage des munitions est aussi un enjeu important d’accessibilité et de sécurité. Les bureaux de tabac, qui se présentent comme le « premier réseau de commerces de proximité », avec quelque 23.300 points de vente à travers la France, ressemblent ainsi au remède idéal.
Quel cadre va poser le ministère de l’Intérieur ?
La vente de munitions va donc venir enrichir la large palette de missions dont les gérants de bureaux de tabac se sont emparés depuis quelques années : relais-colis, conciergerie, « snacking », vente de journaux, gestion de colis postaux… Mais ils ne pourront pas le faire librement. Il leur faudra d’abord obtenir la nouvelle certification « vente exclusive de munitions », « après réussite à un examen faisant suite à une formation adaptée et ciblée de deux jours », qui remplace le diplôme d’État d’armurier et le certificat de qualification professionnelle d’armurier, indique la Place Beauvau.
Cette certification ne portera que sur « la seule vente de munitions des catégories C (pour la chasse principalement) et D (munitions variées dont l’acquisition est libre aux majeurs) ». Les buralistes qui auront validé cette certification devront ensuite obtenir un agrément pour la vente de munitions auprès du préfet ainsi qu’une autorisation d’ouverture de commerce, délivrée également par le préfet après avis du maire de la commune.
Pourquoi ça fait débat ?
Si tous les acteurs du secteur conviennent qu’il y a un problème d’accès aux munitions pour les chasseurs, la solution du ministère fait tout de même des mécontents : les armureries. Déjà en voie de disparition, la plupart s’inquiètent d’une nouvelle concurrence. Si la marge réalisée par les buralistes fait encore l’objet de discussions, « les bureaux de tabac seront plus chers que les armuriers », a tenté de rassurer Yves Gollety, président de la chambre syndicale nationale des armuriers. Et « si les armuriers se débrouillent bien et alimentent les bureaux de tabac, c’est un business pour eux aussi ».
Mais l’idée pourrait aussi mal passer dans l’opinion publique. D’une part, en raison de la faible popularité des chasseurs, régulièrement impliqués dans des accidents mortels, mais aussi des failles chez les buralistes, cibles déjà privilégiées des braqueurs. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) s’est aussi interrogé sur le caractère « raisonnable » de cette décision, affirmant que « deux buralistes sur trois continuent de vendre du tabac à des mineurs en toute illégalité ». Pour la vente de munitions de catégorie C, les buralistes devront impérativement s’assurer que le client est bien titulaire d’un titre d’acquisition valide, comme un permis de chasse ou une licence de tir, veut toutefois rassurer la Place Beauvau.
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