«Semaine de six jours» : cette grande entreprise oblige ses salariés à travailler bénévolement pour surmonter la crise

Les derniers chiffres financiers de Samsung ne sont pas bons.

À l’heure où certaines entreprises et même les ministères français expérimentent la semaine de quatre jours, Samsung se place résolument à contre-courant en imposant à certains employés six jours de labeur hebdomadaires. Pour «surmonter la crise financière», le géant requiert que les cadres travaillent le samedi ou le dimanche, en sus, rapporte le Korean Economic Daily .

«Diffuser un sentiment de crise»

«Considérant que les performances de nos principales unités, dont Samsung Electronics, n’ont pas répondu aux attentes en 2023, nous introduisons la semaine de travail de six jours pour les dirigeants afin de diffuser un sentiment de crise et de déployer tous les efforts pour la surmonter», a déclaré un responsable, avance le quotidien coréen.

Cela s’inscrit dans un contexte de forte dépréciation du won, de hausse des prix du pétrole et des coûts d’emprunt. À titre d’exemple, selon Znet, pour la division électronique, le bénéfice net et le chiffre d’affaires ont chuté respectivement de 84,9 % et de 14,3 % entre 2022 et 2023.

» LIRE AUSSI – Samsung s’attend à une nouvelle chute de ses résultats au quatrième trimestre 2023

La branche semi-conducteur de Samsung Electronics a quant à elle essuyé une perte opérationnelle de 15 000 milliards de wons, soit un milliard d’euros, d’après le Korean Economic Daily . L’ensemble des profits annuels ont alors atteint leur plus bas niveau en quinze ans.

Référence dans l’économie

Par ailleurs, ces cadres sont considérés comme des employeurs et non des employés dans le droit du travail. Par conséquent, ils ne seront pas payés davantage.

En outre, Samsung servant souvent de référence dans l’économie sud-coréenne, d’autres groupes pourraient lui emboîter le pas et généraliser la pratique. La direction de SK, le deuxième conglomérat du pays, son concurrent direct, a annoncé en janvier que les directeurs de ses filiales devraient dorénavant se rendre au moins un samedi sur deux en réunion, au siège, pour s’entretenir avec le grand patron.