Des employés de la compagnie TACAVL accusent un responsable d’avoir laissé le chauffeur conduire alors qu’il avait été testé positif à l’alcool. Certains alertent également sur des systèmes d’éthylotest anti-démarrage désactivés à bord des véhicules.
Des employés de la compagnie TACAVL, sous-traitant de la régie Lignes d’Azur, dénoncent le fait qu’un chauffeur ait été autorisé à prendre le volant alors qu’il avait été contrôlé positif à l’alcool.
L’incident remonte au 23 novembre dernier. Un conducteur de bus, manifestement alcoolisé, a pu prendre le volant et réaliser l’ensemble de son service à Carros, selon les témoignages d’employés de la compagnie TACAVL, sous-traitant de la régie des transports Lignes d’Azur.
Ce jour-là, le chauffeur mis en cause se présente au dépôt de bus TACAVL et tente de démarrer un bus. Mais l’éthylotest intégré au véhicule, destiné à prévenir la conduite de chauffeur en état d’ivresse, bloque le contact et affiche le conducteur comme étant positif à l’alcool.
“Le chauffeur titubait”
Un état d’ébriété également remarqué par plusieurs employés du sous-traitant de la régie Lignes d’Azur. “Le chauffeur titubait”, déclare l’un d’eux, dont BFM Nice Côte d’Azur a recueilli le témoignage.
L’employé indique que le responsable du service du matin a alors dit au chauffeur “de se reposer, mais après, il lui a redonné un bus sans éthylotest.”
Une situation absolument inacceptable pour Suzanne Seregley, conductrice de bus et déléguée du personnel à TACAVL. “Il a constaté qu’un chauffeur été alcoolisé, et il lui a quand même fait prendre un bus. Il a mis sa vie en danger, et celle des autres”, dénonce-t-elle.
Le chauffeur avait finalement réalisé sa tournée
Dès qu’elle a été mise au courant des faits, la déléguée du personnel en a immédiatement alerté son directeur. Mais elle n’a pas obtenu de ce dernier la réaction escomptée.
“J’ai pris le téléphone et j’ai appelé mon patron en lui expliquant ce qu’il s’était passé”, raconte Suzanne Seregley. “Il m’a dit ‘oui, mais vous savez, il ne titubait pas, il ne bégayait pas’.”
Une affirmation en contradiction avec les faits rapportés par les témoins de la scène, mais que le gérant de la compagnie a maintenu auprès de BFM Nice Côte d’Azur.
“Il n’avait pas de symptômes (d’ivresse, NDLR), il ne titubait pas. Le responsable lui a dit de se mettre sur le côté, d’attendre 1h30, puis il a repris le volant d’un bus électrique”, déclare Michel Maurel, gérant de la compagnie TACAVL.
Le responsable assure toutefois que le chauffeur et son responsable ont “bien sûr” été sanctionnés après l’incident. Ce qui n’a pas empêché le conducteur d’effectuer ce jour-là tout le service de la ligne 68 autour de Carros, et ce de 5h30 à midi, alors même qu’il avait été contrôlé positif à l’alcool par l’éthylotest du bus.
Altération des éthylotests anti-démarrage
Au-delà de cet incident, les employés interrogés par BFM Nice Côte d’Azur dénoncent une pratique qu’ils estiment courante au sein du réseau: la désactivation clandestine des éthylotests anti-démarrage présents dans certains bus et obligatoires dans les cars, ce qu’ils qualifient de “déplombage”.
“C’est un bouton. Si on le pousse, on peut démarrer le bus sans souffler”, explique un employé, qui a préféré conserver son anonymat. “Et j’ai remarqué ça sur 17 bus. J’ai remarqué qu’il y avait des bus déplombés. On a beau le signaler, ils attendent.”
La direction explique, elle, avoir donné l’ordre aux chauffeurs de déclarer lorsqu’un éthylotest est déplombé, mais indique que le système est lui-même “très sensible” et que les chauffeurs “gagnent du temps” lorsqu’ils n’ont pas besoin de souffler dans l’éthylotest.
De son côté, la régie Lignes d’Azur dénonce un comportement “inacceptable” du chauffeur testé positif, et de son encadrant. Elle confirme que des “sanctions immédiates et effectives” ont été prises à l’encontre des deux employés.
Elle assure toutefois ne pas avoir “eu connaissance des incidents relatés” concernant la manipulation des éthylotests à bord des bus. “Elle a demandé au prestataire de communiquer toutes les informations relatives à ces éventuels faits”, précise-t-elle.
“Lignes d’Azur se réserve le droit de prendre toutes les mesures coercitives en son pouvoir en cas de défaillances avérées pouvant aller jusqu’à mettre un terme au marché”, conclut la régie.
Depuis le grave accident de bus de Levens le 12 janvier dernier, où le chauffeur du véhicule avait été testé positif aux stupéfiants, la gendarmerie a intensifié les contrôles de conducteurs de bus.
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