Yana est soignée à Lviv, dans le centre de réhabilitation des personnes amputées.
Épicentre des combats sur le front du Donbass, la bataille pour la prise de contrôle d’Avdiivka se poursuit. La cité industrielle proche de Donetsk semble sur le point de tomber aux mains de l’armée russe qui poursuit ses assauts et ses bombardements massifs. Une poignée de personnes vit encore dans la ville quasi-assiégée. RFI a rencontré l’une de ses habitantes, soignée à Lviv, dans l’ouest du pays, dans le centre de réhabilitation des personnes amputées.
Avec nos envoyés spéciaux en Ukraine, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Des béquilles et un téléphone où subsistent quelques photos de sa vie d’avant et sur lequel elle peut s’adonner à la lecture, sa passion : c’est à peu près tout ce que possède aujourd’hui Yana Kovaliova, longs cheveux blonds qui tombent sur un visage éclairé par des yeux bleus.
À Avdiivka, « la situation est très délicate »
Sa maison d’Avdiivka est en partie détruite par les bombardements. L’un d’eux lui a fait perdre sa jambe droite, déchirée par des éclats d’obus. De sa chambre d’hôpital, cette bibliothécaire de 45 ans tente de garder le contact avec quelques amis restés là-bas : « Il n’y a pas de réseau, mais parfois, je ne sais pas par quel moyen, ils arrivent à envoyer un message, un SMS, pour indiquer qu’ils sont toujours en vie. Ils sont presque encerclés, la situation y est très délicate et ils le comprennent. Ils m’écrivent que c’est effrayant, que ça bombarde fort, mais malgré tout, ils ont pris la décision de rester, c’est leur choix. »
Yana aussi avait décidé de rester alors que les combats autour de la ville faisaient rage, par devoir : sa mère refusait de quitter Avdiivka. Celle-ci a été tuée dans un bombardement alors que sa fille était opérée à Lviv : « J’ai quand même pu la faire enterrer de manière normale, au cimetière d’Avdiivka. Elle repose près de mon père. Je ne sais pas… Quelque part, c’est un peu une consolation de me dire qu’elle est là-bas, qu’elle est chez elle, là où elle voulait être. »
Avant le début de l’invasion russe, Avdiivka comptait plus de 30 000 habitants. Ils ne sont plus que quelques centaines à tenter d’y survivre au milieu des ruines, dans le fracas des bombardements.
Alors que l’armée russe gagne du terrain et n’est pas loin de prendre la cité industrielle en étau, Yana se demande si elle pourra revoir sa ville natale un jour. « Parfois, je me dis qu’il y aura une possibilité, et puis je lis ce qu’il s’y passe et je deviens pessimiste. J’aurais très envie d’y retourner, mais aurais-je cette possibilité un jour et quand ? Mais en tout cas, dès que ce sera possible, j’irai, c’est sûr », lâche-t-elle dans un petit rire. Mais chaque chose en son temps : dans le centre de réhabilitation Unbroken, elle se remet de ses opérations et, en attendant une prothèse, apprend à marcher sur une seule jambe.
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