Inquiète de la situation en Ukraine et la Russie, la Lituanie, ancienne république soviétique, aujourd’hui membre de l’Union européenne et de l’Otan, se réarme et à décidé de construire une usine de production d’obus d’artillerie de 155 mm. Et c’est au géant Rheinmetall, plus grand fabricant allemand d’armes, que le pays confie ce projet. L’emplacement de l’usine et le montant de l’investissement feront l’objet de négociations ultérieures entre le gouvernement lituanien et la firme allemande. L’agence de presse BNS a toutefois indiqué cette semaine qu’un terrain situé dans le nord du pays, près d’une base aérienne de l’Otan, était pressenti.
«Â Il s’agira du plus important investissement jamais réalisé dans le domaine de la défense en Lituanie », a déclaré à la presse la ministre lituanienne de l’Économie Ausrine Armonaite.
De son côté, le ministre lituanien de la Défense Laurynas Kasciunas a souligné que la guerre en Ukraine a mis en évidence la nécessité de disposer d’une fourniture de munitions indépendante, « partie intégrante de la sécurité et de la défense nationales ». « Il est temps pour nous, les démocraties, de renforcer notre arsenal, condition préalable pour défendre la liberté », a ajouté la Première ministre Ingrida Simonyte sur les réseaux sociaux.
Today we signed the Memorandum of Understanding with @RheinmetallAG, laying the foundation for artillery ammunition plant in 🇱🇹 and our long-term cooperation. I am very grateful to everyone working on this project since the day one.
It is time for us, democracies, to step up our… pic.twitter.com/qSh0V8gqbj
— Ingrida Šimonytė (@IngridaSimonyte) April 16, 2024
La Lituanie, compte parmi les plus fervents soutiens de l’Ukraine envahie par la Russie. Début avril, le pays balte a annoncé qu’il livrerait environ 3.000 drones de combat à l’Ukraine et qu’elle allait contribuer à la remise en forme des soldats ukrainiens qui luttent contre l’invasion russe. Ses relations sont tendues avec Moscou.
Allemagne et Lituanie, deux pays alliés
Partageant une frontière avec la Russie (l’enclave Kaliningrad) et la Biélorussie, fervent allié de Moscou, la Lituanie redoute une escalade du conflit en Ukraine. D’ailleurs, une brigade militaire allemande permanente a commencé à être déployée dans le pays depuis le début de la semaine dernière. Une vingtaine de soldats ont ainsi été envoyés dans la capitale Vilnius afin de préparer l’arrivée d’autres troupes.
Ce déploiement, destiné à renforcer le flanc oriental de l’Otan dans un contexte de confrontation croissante avec la Russie, devrait se poursuivre jusqu’à 2027. D’ici à la fin de l’année, l’unité devrait ainsi s’enrichir de 150 soldats supplémentaires et, à terme, environ 4.800 hommes devraient y être affectés. Actuellement, l’Allemagne dirige déjà un groupement tactique de l’Otan stationné en Lituanie déployé en 2017, qui fera plus tard partie de la brigade.
Lire aussiLa Lituanie, fer de lance de l’UE et de l’OTAN face à la Russie
Plus globalement, l’Allemagne est un important fournisseur d’armes à la Lituanie, qui a notamment acheté des obusiers PzH 2000. Leurs canons sont d’ailleurs adaptés aux obus de 155 mm qui seront fournis par l’usine de Rheinmetall.
Rheinmetall multiplient les usines en Europe
Outre cette usine en Lituanie, Rheinmetall a indiqué en mars avoir l’intention de construire au moins quatre usines en Ukraine pour produire des obus, des véhicules militaires, de la poudre et des armes de défense anti-aérienne.
Mi-février, le fabricant a également annoncé un accord avec une entreprise ukrainienne pour construire des obus d’artillerie de calibre 155 mm en Ukraine, dont le pays a un besoin urgent face à l’agresseur russe. Cette unité, pour laquelle un premier coup de pioche doit être donné prochainement dans un endroit tenu secret, sera la réplique de l’usine de munitions que Rheinemetall construit actuellement sur son site historique du nord de l’Allemagne, à Unterlüss. Le site allemand doit commencer à produire en 2025. Il s’agit en l’espèce de la deuxième co-entreprise de Rheinmetall en Ukraine, après celle signée en octobre dernier avec l’entreprise publique ukrainienne UDI, dédiée à la réparation de véhicules militaires, première étape avant de les fabriquer directement sur place.
Au total, sur l’ensemble de ses sites en Europe, Rheinmetall affiche l’ambition de produire jusqu’à 700.000 obus d’artillerie par an en 2025, contre 400 à 500.000 cette année. Avant l’invasion russe de l’Ukraine, il n’en produisait que 70.000.
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