Une manifestation d’habitants de Venise a rassemblé quelque 300 personnes derrière une grande banderole disant « Non au ticket ! Oui à des logements et des services pour tous ».
Impossible depuis ce jeudi 25 avril de visiter Venise sans présenter un billet d’entrée. Cette mesure, unique au monde, qui sera en vigueur presque tous les week-ends jusqu’à mi-juillet, divise les habitants.
À la sortie de la gare de Venise, Marie-Laure Le Louarn pianote agacée sur son téléphone. « Ça fait deux fois que j’essaie de télécharger le ticket », soupire la Bretonne de 62 ans, alors que son mari, penché sur son épaule, lui suggère de recommencer à zéro.
Lire aussi : Faux panneaux, visites à 5 000 €… Ces villes prennent des mesures radicales contre le surtourisme
À peine arrivé, le couple a été intercepté par l’un des soixante-dix contrôleurs en gilet fluo postés aux principaux points d’accès de la ville. Car depuis ce jeudi 25 avril, jour de fête nationale, et jusqu’au 5 mai, impossible de visiter le centre historique sans exhiber un QR code entre 8h30 et 16h. Coût du billet d’entrée : cinq euros. Sauf pour les touristes qui dorment sur place, les enfants jusqu’à 14 ans, les travailleurs ou encore les proches des résidents pour qui l’accès reste gratuit. Pour 2024, seuls 29 jours de grande affluence sont concernés par cette nouvelle taxe, qui sera appliquée presque tous les week-ends de mai à juillet.
Alexandre, Nadège et leurs enfants viennent de l’est de la France. Ils trouvent ça « normal » de payer une taxe.
Endiguer le surtourisme
«Â Je ne savais pas qu’il fallait payer. Je le fais, je n’ai pas le choix », hausse les épaules Janyce Demers, une Américaine de 71 ans, en se glissant dans la courte file du guichet où l’on vend des tickets. « Mais je n’ai pas compris pourquoi on paie », confie-t-elle.
Le but de la mesure : limiter le tourisme journalier les jours de pic. En moyenne, chaque année, 28 millions de touristes se mélangent aux 49 000 habitants. Et 80 % n’y restent que la journée. Ce jeudi, 113 000 personnes se sont enregistrées, et 15 700 ont dû payer un billet.
Muni de son QR Code, Alexandre Courtois est perplexe. « Cinq euros en plus, ça ne va pas changer grand-chose. Ceux qui veulent voir Venise vont payer », commente le père de famille venu de l’est de la France. « Je trouve ça normal qu’on paie. On utilise leurs poubelles, leurs services… », rebondit sa femme Nadège.
Certes, « ce n’est pas une formule magique, mais c’est le début d’un parcours », insiste Simone Venturini, adjoint au maire en charge du tourisme. Il l’assure : le dispositif, qui ne prévoit pas de quota, sera adapté en fonction des retours de cette première expérience.
Des Vénitiens dénoncent la muséification de leur ville
Dans son épicerie, Neva Favaretta se dit optimiste. « Tout ce qui peut aider Venise est bienvenu. Si l’argent est ensuite utilisé pour la ville, les monuments, c’est bien », défend la soixantenaire. À ce stade, les recettes serviront surtout à couvrir les coûts de la mesure, précise Simone Venturini.
À quelques mètres de la gare, un cortège bloque la circulation sur l’avenue qui relie la terre ferme au centre historique. Les militants dénoncent une atteinte à la liberté de circuler, accusent la mairie de vouloir faire de l’argent sur le dos des touristes et de transformer la ville en un parc d’attractions. « On a l’impression d’être des figurants », confie Giovanna, venue manifester avec son mari et son fils.
Selon les militants, pour sauver Venise, il faut réduire les habitations touristiques. « Sans logement pour les habitants, notre ville deviendra un musée », avertit Michele Boato qui a migré à Mestre, ville située en face de Venise, il y a 40 ans, à cause des prix de l’immobilier.
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