Rébellion ou nouvelle mode : pourquoi les jeunes Chinois se rendent désormais au bureau en pyjama ?

Ces salariés chinois franchissent néanmoins un cap supplémentaire en arborant jogging, robe de chambres en peluche et même chaussons.

Depuis la pandémie et la généralisation du télétravail, le dresscode en entreprise a évolué. Dans de nombreux secteurs, finis les cravates et costumes trois-pièces, la décontraction est de mise. Ces salariés chinois franchissent néanmoins un cap supplémentaire en arborant jogging, robe de chambres en peluche et même chaussons, explique le New York Times .

Dix jours de congés par an

Il s’agit en réalité de la continuité d’un mouvement de contestation né en 2021 et nommé «Tangping», ce qui équivaut à «rester allongé». La jeunesse chinoise s’élève en effet contre l’intense charge de travail qui leur est imposée, dans un pays où les actifs ne bénéficient qu’une dizaine de jours de congé par an, selon France Info .

Le phénomène a émergé sur le réseau social Weibo, équivalent chinois de X, et fédère ceux qui refusent de se tuer à la tâche, détaille le média. Les autorités ont rapidement censuré le hashtag, mais cela n’a pas empêché la mobilisation de se poursuivre. Elle s’est ainsi propagée sur TikTok.

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Epuisement et désespoir

Sur la plateforme, la créatrice de contenu chinoise Candice Lin affirme : «La gen Z chinoise dit que porter ces tenues dégoûtantes est une manière silencieuse de montrer leur épuisement et leur désespoir quant au fait de venir travailler chaque jour à un endroit qui leur déplaît.»

Cindy Luo, une designer d’intérieur de 30 ans, confie au New York Times qu’elle ne juge pas nécessaire «de dépenser de l’argent pour s’habiller pour le travail, alors que je passe ma journée assise là-bas.»

Dans le même temps, le taux de chômage atteint des records : près des 15% des jeunes se trouvent sans emploi. Xi Jinping a ainsi demandé à la population de «manger de l’amertume», ce qui correspond à un proverbe chinois signifiant «ne pas faire tant de chichis», rapporte le New York Times .