Moins de CO2 et plus d'eau douce : la Corée du Sud va tester une technologie révolutionnaire

Une entreprise sud-coréenne a récemment annonce le lancement d’une usine qui permettra de réduire le CO2 tout en s’attaquant aux problèmes de l’eau.

Une entreprise sud-coréenne va lancer une technologie inédite capable de faire baisser les émissions de dioxyde de carbone tout en transformant l’eau salée en eau douce. Un exemple d’économie circulaire dans un pays régulièrement confronté à des problèmes environnementaux.

Comment atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Depuis plusieurs années, certains pays ont décidé de s’attaquer à l’emprise économique du carbone en lançant des technologies de captage et de recyclage. Une approche qui avait jusqu’à présent écarté les possibilités de réutilisation de l’eau salée.

La Corée du Sud a comblé ses lacunes. Une entreprise sud-coréenne a récemment annoncé la création d’une usine capable de faire baisser de 50000 tonnes la quantité de dioxyde de carbone (CO2) et de créer de l’eau douce transformée grâce à la récupération de l’eau salée.

L’information a été relayée mercredi 17 janvier sur le site Interesting Engineering. À l’échelle environnementale, cette technologie constitue une première. Les circuits dominants se concentraient sur la captation du CO2 dans l’atmosphère, dite “direct air capture”. L’eau restait un angle mort. Or, la société Capture6, spécialisée dans le domaine, a saisi l’opportunité pour adjoindre une usine à ses idées inédites ; sa solution est décrite comme “water positive”, et adjoint ainsi la désalinisation de l’eau à la capture du dioxyde de carbone.

L’entreprise prévoit d’installer sa technologie dans l’immense complexe pétrochimique de Daesan, situé au bord de la mer Jaune.

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Une dépendance au secteur industriel

“En étant pionnier dans la gestion intégrée de l’eau et dans les installations d’élimination du CO2, ce projet contribuera de manière significative à l’avenir durable de la région”, a déclaré le président directeur-général de Capture6 Ethan Cohen-Cole, dont les propos ont été relayés par Interesting Engineering.

Ce qui se joue dans cette région, fragilisée par les émissions de CO2 engendrées par le complexe de Daesan, l’un des principaux hubs mondiaux dans le domaine de la chimie, s’articule à des enjeux nationaux.

Outre la déstabilisation des écosystèmes locaux, de nombreux habitants pâtissent de la pollution de l’air. À Séoul, les épisodes aux particules fines se succèdent. En cause, une industrie très prégnante. Selon la Banque mondiale, 25 % du produit intérieur brut (PIB) de la Corée du Sud provient du secteur. Il s’agit de l’une des proportions les plus importantes dans les pays développés.

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Des sécheresses inquiétantes

À ce phénomène propre à la construction socio-économique du pays, s’ajoute la présence de la Chine. Selon l’Agence internationale de l’énergie, trois quarts de l’énergie du pays sont issus du charbon. De nombreuses mégalopoles chinoises sont concernées par des séquences de pollution aux effets sanitaires désastreux.

Ce voisinage occasionne des dégâts environnementaux, qui se superposent à d’autres problématiques. Depuis plusieurs années, la Corée du Sud connaît des sécheresses importantes, comme le rapportait Le Monde en 2022.

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En conséquence, les nappes phréatiques se vident, occasionnant des difficultés à s’approvisionner en eau. Le pays fait de plus en plus appel à des sources externes pour alimenter en eau potable. Voici le tableau ombrageux que l’on peut dresser. Reste à déterminer l’efficacité de la prochaine usine.

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