Entre prises de parole et récompenses significatives, la 49e cérémonie des César s’est déclinée au féminin et ça fait du bien
Justine Triet et Sandra Hüller célèbrent le triomphe de « Anatomie d’une chute » aux César
lauriers – Entre prises de parole et récompenses significatives, la 49e cérémonie des César s’est déclinée au féminin et ça fait du bien
Elle a gagné ! Mieux : elles ont gagné. Les femmes ont triomphé au cours d’une soirée d’une 49e édition des César très réussie. Justine Triet et Anatomie d’une chute ont remporté six statuettes. Quant à Judith Godrèche et Agnès Jaoui, elles ont été des modèles de classe et d’élégance. Tout comme Valérie Lemercier, impeccable maîtresse de cérémonie.
Le Règne animal de Thomas Cailley et ses cinq César comme le trophée d’honneur pour le réalisateur Christopher Nolan et les deux statuettes pour Chien de la casse (dont un pour notre chouchou Raphaël Quenard, révélation masculine) ont permis aux messieurs de ne pas perdre la face. Il est cependant évident que ce sont les femmes qui se sont le mieux illustrées. Y compris Monia Chokri qui a soufflé la récompense destinée au meilleur film étranger avec Simple comme Sylvain, passant devant Wim Wenders, Marco Bellocchio, Aki Kaurismäki ou Christopher Nolan. Et Kaouther Ben Hamia, osant parler des massacres à Gaza en recevant sa statuette pour le documentaire Les Filles d’Olfa.
Tout pour elle (ou presque)
Justine Triet peut partir confiante pour les Oscars : scénario original, montage, réalisation et meilleur film lui ont été attribués pour Anatomie d’une chute. Elle a aussi été célébrée pour ses qualités dans le choix de ses interprètes.
Sandra Hüller, sacrée meilleure actrice et Swann Arlaud, meilleur acteur dans un second rôle, confirment le succès d’une réalisatrice de 45 ans, qui a cloué le bec aux jaloux en cumulant triomphe public et critique tout en étant adoubée aussi par ses pairs. Son discours de remerciements où elle évoque son amie, la cinéaste Sophie Fillières décédée cet été, a fait monter les larmes aux yeux en étant un modèle de sororité. « Etre la deuxième femme de l’histoire à recevoir le César » après Tonie Marshall en 2000 (pour Vénus Beauté Institut), « c’est un peu flippant et génial à la fois, ça donne de l’espoir pour la suite. On l’espère très fort en tout cas », a déclaré Justine Triet sur scène.
Tous pour elle
L’intervention de Judith Godrèche, accusatrice de Benoît Jacquot et Jacques Doillon, aurait pu tomber dans le pathos. L’actrice a évoqué son enfance brisée avec des termes choisis et forts d’une voix vibrante. Dans un silence de mort, elle a appelé le monde du cinéma à réagir contre les violences et le harcèlement sexuel. « Pourquoi accepter que cet art que nous aimons tant, cet art qui nous lie soit utilisé comme une couverture pour un trafic illicite de jeunes filles ? », a-t-elle lancé.
Sa dignité inébranlable ajoute au respect que suscite sa démarche. Les César semblent enfin avoir pris la mesure du #MeeToo du cinéma français. De quoi aider à oublier la saveur amère des années précédentes.
Sur un air d’ukulélé
On se demandait aussi ce qu’allait raconter Agnès Jaoui qui recevait sa septième statuette, un César d’honneur des mains de Jamel Debbouze. Après un très bel hommage de ce dernier, respectueux et affectueux, ce sont les larmes aux yeux qu’elle a évoqué son complice Jean-Pierre Bacri. Elle a ensuite empoigné un ukulélé pour chanter son discours, une grande première aux César. Cet intermède musical a tout de même permis à cette femme engagée de glisser quelques propos bien sentis sur le monde actuel sous couvert d’humour et de chansonnette. Quel talent !
Comme Cendrillon
Les organisateurs des César avaient promis que la cérémonie prendrait fin à minuit et ils ont tenu parole. Spectateurs et téléspectateurs ne se sont pas transformés en citrouille devant ce spectacle mieux ficelé que d’habitude.
Est-ce l’influence de toutes ces femmes de cœur qui a déteint sur l’ensemble des festivités ? L’avenir dira si ces bonnes ondes vont être pérennes. Cette 49e cérémonie laisse augurer de bien belles choses pour la 50e, en 2025.
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