Dans une lettre adressée au président de la République, Luc Thibaut dresse une liste de questions afin que la lumière soit faite sur l’agression de sa sœur au CHU de Reims en mai 2023. Il explique sur BFMTV attendre des réponses de la part de l’État.
“Je veux que l’on apporte des réponses à ses enfants” et “que l’on puisse faire notre deuil correctement”. Le frère de Carène Mezino, l’infirmière tuée au CHU de Reims (Marne) en mai 2023, interpelle le président de la République, Gabriel Attal et son gouvernement ou encore la présidente de l’Assemblée nationale afin que la lumière soit faite sur ce drame.
Le frère de Carène Mezino, Luc Thibaut, le 10 avril 2024. Carène Mezino, est une infirmière tuée au CHU de Reims en mai 2023.
Dans une lettre, recueillie ce mardi 9 avril par France Bleu Champagne-Ardenne, Luc Thibaut dresse une liste de questions, et s’en explique sur BFMTV ce mercredi.
“Aujourd’hui, j’ai besoin d’interpeller Macron et plusieurs ministres car il y a beaucoup de zones d’ombre dans le dossier de ma sœur”, déclare-t-il estimant que “l’État a fauté”, “à deux reprises”.
Carène Mezino a été tuée à coups de couteau en mai 2023 alors qu’elle travaillait dans le service de médecine interne du CHU de Reims “depuis près de deux ans”, un “service fermé au public”, précise son frère.
“À sa pause-déjeuner, elle tâche sa tenue et se rend au vestiaire pour changer de blouse. Un homme surgit dans le vestiaire, il est armé d’un couteau. Il l’agresse et la poignarde à plusieurs reprises, la laissant pour morte”, écrit Luc Thibaut dans sa lettre consultée par BFMTV.com.
“Il faut remettre la justice sur les rails”
Le suspect, Franck., est un homme de 59 ans qui souffre “de schizophrénie et de paranoïa”. Célibataire et sans profession, il est suivi depuis 1985, reconnu comme adulte handicapé et placé sous curatelle renforcée. Il a été mis en examen pour “assassinat” et “tentative d’assassinat” par le parquet de Reims quelques jours après les faits. Franck F., qui a expliqué avoir voulu se venger” du “personnel hospitalier”, a aussi grièvement blessé ce jour-là une secrétaire médicale, Christine Durand, venue à la rencontre de sa collègue après avoir entendu des cris.
“L’individu a traversé tous les services pour aller dans un service fermé et passer à l’acte. Il y a donc un gros problème de protection du personnel hospitalier”, souligne le frère de la défunte à notre micro.
Ce dernier se demande également pourquoi cet homme était en liberté alors qu’il était encore jugé pour une agression au couteau sur quatre personnes commise en 2017 dans un établissement d’aide par le travail (Esat).
“Qu’est-ce qu’il faisait dehors?”, insiste-t-il. “Il faut remettre la justice sur les rails”.
Pour ces faits de 2017, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims a prononcé “l’abolition de son discernement” en octobre 2023 mettant en avant ses “troubles psychiatriques”. Étant ainsi déclaré irresponsable pénalement, aucune peine n’a été prononcée. Si son hospitalisation complète en soins psychiatriques avait alors été ordonnée, Franck F avait été relâché. Faute de places dans les établissements psychiatriques, certaines personnes sont remises en liberté rapidement.
“L’État ne pourra pas se cacher”
Un scénario dont Luc Thibaut craint la répétition. “Là, il a tué. Que les médecins et les psychiatres soient là, bien évidemment, mais il faut aussi que la justice fasse son travail”, demande-t-il, notant que l’enquête de police montrait une préméditation de son acte.
Le frère de Carène Mezino se demande aussi pourquoi les signalements effectués par la mère du suspect, qui est également sa tutrice, à la police “n’ont pas eu de suite”. Franck F. avait semble-t-il arrêté de prendre son traitement.
“Aujourd’hui, ce que je ne veux pas, ce sont des regrets. […] J’attends des réponses de la part de l’État. Là, ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant. […] L’État ne pourra pas se cacher”, souligne-t-il, assurant être prêt à tout faire “pour que justice soit faite” et que ce “type d’acte violent ne se reproduise plus”.
En plein Covid, “tout le monde applaudissait les soignants au balcon, ces mêmes-soignants-là que l’on laisse tomber”, déplore Luc Thibaut à notre micro.
Des soignants ” si importants dans notre modèle français de santé et dans la société que nous souhaitons”, écrit-il en conclusion de sa lettre.
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