La candidate aux primaires républicaines Nikki Haley lors d’un meeting dans l’Iowa, le 13 janvier 2024.
Aux États-Unis, ce lundi 15 janvier marque le coup d’envoi des primaires républicaines, avec le fameux « caucus » de l’Iowa pour lequel l’ancien président Donald Trump part largement favori. Mais l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley se tient en embuscade. Entretien avec Julien Tourreille, chercheur à l’Observatoire sur les États-Unis, à l’Université du Québec.
À 48% dans les sondages, Donald Trump pourrait écraser toute concurrence dès l’ouverture des primaires républicaines, ce lundi dans l’Iowa. Et si cinq candidats sont en lice pour lui barrer l’accès à la Maison Blanche, seuls deux semblent avoir encore une chance d’y parvenir : l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley, donnée en deuxième position dans certains sondages, et le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Si cette deuxième place se confirme pour Nikki Haley, la suite de la course pourrait s’avérer très intéressante, estime le chercheur Julien Tourreille.
RFI : Pourquoi ce rendez-vous des primaires de l’Iowa est-il si important pour les candidats à la présidentielle, et en particulier pour les Républicains ?
Julien Tourreille : Le caucus de l’Iowa sont importants parce qu’ils lancent la saison des primaires. Ils vont donc déterminer de façon très concrète qui va remporter la course à l’investiture du parti républicain, le seul parti pour lequel il y a vraiment une incertitude. Ce premier rendez-vous de l’année électorale suscite évidemment une attention, voire des inquiétudes assez profondes. Il va permettre de voir si les sondages qui sont très favorables par exemple à Donald Trump depuis des mois sont avérés, dans quelle mesure celui-ci est réellement le favori des républicains pour se présenter de nouveau à l’élection présidentielle.
Parmi les adversaires de Trump, il y a essentiellement Nikki Haley et Ron DeSantis. Quelles sont leurs chances ?
Ces dernières semaines, la candidate et ancienne gouverneure de Caroline du Sud semble profiter d’une dynamique favorable, contrairement au gouverneur de la Floride qui, il y a encore un an, apparaissait comme le rival incontestable de Donald Trump. Si sa chute libre devait se concrétiser, par exemple par une troisième place, on peut tout à fait supposer que sa campagne pour la primaire serait amenée à prendre fin dans les jours et les semaines suivantes.
Nikki Haley, elle, a besoin de « se former » en Iowa. Si elle peut passer devant Ron DeSantis, elle se positionnerait comme l’alternative crédible et tout se jouerait alors quelques jours plus tard avec la primaire du New Hampshire, le 23 janvier. Donald Trump y a aussi une avance, mais beaucoup moins importante, de l’ordre de 12 points de pourcentage sur elle. Si elle crée la surprise en Iowa, ce serait intéressant pour aborder la seconde étape dans un État beaucoup plus favorable, où elle pourrait éventuellement aussi capitaliser sur le report des voix du candidat Chris Christie, l’ancien gouverneur du New Jersey qui a jeté l’éponge. En cas de bon score dans le New Hampshire pour Nikki Haley, on pourrait vraiment avoir une vraie compétition, une vraie lutte pour l’investiture du parti républicain.
En quoi Nikki Haley se distingue-t-elle de Trump dans cette campagne ?
Outre que c’est une femme, Nikki Haley revendique de représenter une nouvelle génération sur la scène politique américaine. Fille de migrants [d’origine indienne], elle peut capitaliser sur sa biographie pour avoir une position assez dure sur la question migratoire. Par exemple, lors d’un récent débat, elle évoquait les propos de sa mère, elle-même une immigrante légale dans les années 1960, qui lui disait que si les migrants arrivent de façon illégale, on peut penser qu’ils commettront des actes illégaux aux États-Unis.
Mais elle se différencie surtout de Donald Trump par le fait qu’elle n’a pas 91 chefs d’accusation contre elle. Elle peut espérer qu’au cours des prochaines semaines, la comparution de l’ancien président puisse affecter sa popularité. Par ailleurs, sa compétence sur des dossiers importants de politique étrangère, en particulier l’Ukraine, ou bien encore la question de l’avortement, ont montré au cours des derniers mois qu’elle était « présidentiable ».
À écouter aussiGéopolitique – Une présidentielle américaine déterminante pour l’avenir du système international
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