« Pourquoi pas » : pour 2027, François Ruffin se prépare « à ce qu’il y ait une carte posée sur la table »

Le député de la Somme a déjà évoqué à plusieurs reprises ces dernières années une possible candidature pour 2027. LP/Jean-Baptiste Quentin

Alors que les partis sont lancés dans la campagne pour les européennes, les regards se tournent déjà vers 2027. Le député insoumis François Ruffin a laissé entendre jeudi qu’il pourrait être tenté de rentrer dans la course à l’Élysée lors de la prochaine présidentielle. « Je me prépare à ce qu’il y ait une carte posée sur la table », a avancé l’élu de la Somme sur RTL. « Pourquoi pas », a-t-il glissé, tout en rappelant que l’échéance n’était pas pour tout de suite. Quelques jours plus tôt, Jean-Luc Mélenchon s’était dit prêt à « être remplacé » pour le prochain scrutin, après trois candidatures d’affilée.

« Il est évident que je me prépare et avec d’autres qu’on se prépare. Je me prépare à ce qu’il y ait une carte posée sur la table », a déclaré François Ruffin. Tout en soulignant que rien n’était encore confirmé : « Il y a les Jeux olympiques qui arrivent. J’ai fait un peu d’athlétisme et je sais qu’on saute une haie l’une après l’autre », s’est amusé l’élu.

Écarter les « petites batailles internes »

Le député n’a pas voulu s’étendre davantage sur le sujet et a rappelé que la priorité restait « d’abord » la campagne pour les élections européennes, qui se tiendront en juin. Il a assuré soutenir « avec énergie » la tête de liste de LFI Manon Aubry, tout en reconnaissant que la bataille continuerait ensuite. « Il n’y a pas de fin à l’histoire. La ligne d’arrivée, pour moi, c’est comment faire pour que les Français vivent avec un peu plus d’harmonie dans notre pays et que la planète soit préservée », a-t-il argué.

L’élu, qui figure parmi les frondeurs du parti, en opposition parfois marquée avec la direction, a pourtant tenu à écarter toute tension avec Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui selon lui « remis la gauche debout, sur ses deux jambes, une jambe rouge et une jambe verte ». « Je ne viens pas pour de petites batailles internes », a-t-il insisté.

Ce n’est pas la première fois que le député de la Somme évoque des ambitions présidentielles. En février 2023, il avait déjà déclaré ne pas exclure de se présenter « un jour » au scrutin. « Si je dois incarner cela, je le ferai », pour « représenter les plus invisibles de la nation », avait alors lancé le parlementaire.

Un an plus tôt, il avait déjà indiqué « ne rien exclure » pour 2027, estimant avoir « le droit d’être une voix parmi d’autres à la France insoumise et à l’intérieur de la gauche ». Sans pour autant balayer les années de candidature de Jean-Luc Mélenchon : « il faut repartir de (ces) acquis » et « faire mieux pour la suite, tout en saluant son travail qui a été fait pendant 13 ans », avait-il déclaré sur RTL en 2022.

De son côté, le patriarche de la gauche radicale avait assuré ces dernières semaines faire « partie des hypothèses » pour 2027, avant de sembler rebrousser chemin. « Je souhaite être remplacé », a finalement annoncé Jean-Luc Mélenchon vendredi dernier, affirmant que plusieurs de ses cadres, à savoir François Ruffin lui-même, ainsi que Mathilde Panot et Manuel Bompard « y travaillent avec succès ». « Je leur souhaite bonne chance », avait-il déclaré, assurant que « la prochaine candidature en tête de la gauche sera Insoumise ».