Pourquoi les routes françaises se trouvent-elles dans un état aussi déplorable ?

L’état des routes françaises inquiète.

Depuis plusieurs années, le réseau routier français se dégrade, des départementales aux autoroutes. La faute à un mauvais entretien et au changement climatique notamment.

Si vous êtes automobiliste, vous l’avez sans doute remarqué : les routes françaises sont très souvent en mauvais état. Raison pour laquelle des travaux de grande envergure sont parfois entrepris pour les moderniser. Mais le constat est accablant : selon le rapport de l’Observatoire national de la route, qui date de 2021, près de 20% des routes de l’Hexagone seraient en mauvais état, relaie BFMTV. Un classement du Forum économique mondial de 2019 classe même la France seulement au 18e rang, très loin derrière le trio de tête composé de Singapour, des Pays-Bas et de la Suisse. En Europe, les infrastructures routières sont de meilleure qualité en Autriche, au Portugal, en Espagne, en Croatie, au Danemark ou au Luxembourg.

Et «toutes les routes sont concernées», confirme auprès de BFMTV la porte-parole de l’association de la Ligue de défense des conducteurs, Alexandra Legendre. Elle met de côté évidemment les autoroutes «sous contrat avec l’État». En 2024, il y a 1,1 million de kilomètres de routes en France, dont plus de 700 000 dépendent des municipalités, 380 000 des départements et 12 000 de l’État. Si des observateurs évoquent le facteur climatique et les inondations à répétition qui abîment les routes, Alexandra Legendre y voit plutôt un manque de moyens et une gestion des travaux mise de côté pendant des années.

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Près d’un tiers des accidents dus à un mauvais entretien

La porte-parole de l’association déplore la disparition d’experts du réseau local : «Il a bon dos le changement climatique, le démantèlement en 2010 des DDE, les fameuses directions départementales de l’équipement, a fait beaucoup pour accélérer la dégradation du réseau.» De leur côté, les maires confirment ce manque de moyens. Interrogé par RMC, celui de Langon (Gironde) confirme que l’entretien des routes représente près de la moitié de son budget… qui n’a pas augmenté depuis dix ans. Les départements aussi mettent en cause le manque de moyens : «Nous avons un million de kilomètres de route et seulement 1% bénéficient de 99% des recettes des péages», réclamait l’Association des départements de France (ADF).

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Mais, pour la Ligue des conducteurs, le manque de moyens n’est pas le seul enjeu. Il faut aussi savoir comment utiliser cet argent à bon escient et engager les bons travaux. L’association parle d’un vrai «problème d’investissement à long terme». La conséquence, à court et à long terme, est une hausse des accidents : «Dans 30% des accidents mortels, le facteur infrastructure apparaît comme un des facteurs mis en cause», poursuit Alexandra Legendre. Une initiative a été lancée pour éviter les endroits dangereux, ou du moins les signaler «aux collectivités locales concernées» : l’application Activ’ Route. Il existe également une cartographie répertoriant les infrastructures les plus exposées au risque climatique, et donc à remettre en état.