Pourquoi le Toulousain Joel Merkler ne sera pas éligible avec le quinze de France

Joel Merkler ne portera sans doute pas le maillot de l’équipe de France. (P. Lahalle/L’Équipe)

Le staff de Fabien Galthié surveille avec intérêt la progression du pilier droit anglo-espagnol du Stade Toulousain Joel Merkler. Or, après inspection des règlements, il ne sera pas sélectionnable avec les Bleus.

Le staff du quinze de France surveillerait-il un joueur sans savoir qu’il est inéligible ? C’est vraisemblablement le cas puisque, comme nous l’indiquions dans un article paru ce jeudi, Fabien Galthié et ses adjoints, notamment William Servat, suivent d’un oeil intéressé la progression du pilier droit du Stade Toulousain Joel Merkler.

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Titulaire quatre fois avec les champions de France en mars, le jeune gaillard (1,94 m, 135 kg), arrivé à Toulouse à l’âge de 16 ans (il en a 22 aujourd’hui), a la particularité d’être né à Gelida, dans la région de Barcelone, et de compter sept sélections avec l’équipe A espagnole, la dernière en novembre 2022. Ça, tout le monde le sait.

Ce qu’il faut également savoir, c’est que le père du jeune homme est né en Angleterre. Ce détail aura son importance. Si le quinze de France considère que Merkler fait partie des solutions pour accompagner Uini Atonio à la Coupe du monde 2027 en Australie ou, pourquoi pas, lui succéder avant, il risque de se heurter à un mur, celui du règlement de World Rugby.

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Le paragraphe 8.6, intitulé « Transfert pour droit de naissance », mentionne qu’un joueur qui a représenté une fédération (l’Espagne pour Merkler) peut demander à représenter une nouvelle fédération à condition que « ledit joueur remplisse les critères d’éligibilité stipulés au règlement 8.1(a) ou 8.1(b) en ce qui concerne la nouvelle fédération ».

L’Angleterre peut en revanche y songer sérieusement

Ces tout premiers critères, dits de lien national authentique, étroit et crédible, passent avant celui des trois ans d’abstention sans représenter sa première fédération. Ils sont de trois ordres : soit le joueur est né dans le deuxième pays qu’il veut représenter, soit un de ses parents y est né, soit un de ses grands-parents y est né.

Or, ni Joel Merkler, ni un de ses parents, ni même un de ses grands-parents ne sont nés en France. En revanche, le staff du quinze de la Rose aurait d’excellentes raisons de pister Merkler puisque son paternel a vu le jour là-bas.

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La législation rugbystique n’étant pas de toute première clarté, il nous faut préciser qu’une possibilité aussi tordue qu’extravagante existe si le staff des Bleus compte à tout prix sur Merkler. Il faudrait activer « le Transfert olympique » et donc faire jouer au pilier droit de 135 kg un des tournois de qualification olympique à 7, le prochain ne devant pas avoir lieu avant la saison 2026-2027. Encore faut-il que Merkler possède un passeport français et que le comité olympique espagnol donne son accord…