Disparitions d'Émile et de Lina: pourquoi les enquêteurs mettent en commun des informations

Dans le cadre des disparitions du petit Emile, dans les Alpes du sud, et de Lina, en Alsace, le mystère demeure. Mais les sections de recherche de Strasbourg et de Marseille partagent leurs méthodes de travail, mettent en commun des éléments techniques de l’enquête, et ne s’interdisent pas des vérifications communes. A ce stade, aucun élément pertinent ne permet aujourd’hui de lier ces deux affaires.

Lina et Emile

Ils continuent de travailler. Dans leur coin mais aussi ensemble puisqu’ils font face à des affaires qui peuvent parfois se ressembler. Les gendarmes de la Section de Recherches (SR) de Strasbourg et leurs homologues de Marseille partagent parfois leurs techniques d’investigations dans le cadre de deux disparitions de mineurs qui n’ont pas encore été élucidées.

Celle du petit Émile, survenue le samedi 8 juillet 2023 sur la commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), et celle de Lina, qui s’est volatilisée le 23 septembre dernier à Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin).

Émile, deux ans et demi, a disparu en fin d’après-midi dans un petit hameau après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents qui débutaient les vacances estivales dans leur résidence secondaire.

Lina, 15 ans, s’est évaporée dans la nature alors qu’elle se rendait à la gare pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Un train devait l’y conduire à 12h03 mais elle n’est jamais montée à bord. Dans ces deux affaires, des informations judiciaires sont ouvertes pour “enlèvement ou séquestration”.

Un bornage téléphonique étudié

Dans les Alpes-de-Haute-Provence comme dans le Bas-Rhin, des dizaines de personnes ont été entendues et de nombreuses perquisitions ont eu lieu. Mais personne n’a été placé en garde à vue malgré un travail acharné d’enquêteurs chevronnés qui poursuivent de minutieuses vérifications tous azimuts.

Si rien ne rapproche les deux affaires sur le fond, les gendarmes des deux sections de recherche se parlent, et échangent leurs techniques d’investigation.

Des rapprochements ont récemment été effectués par les deux sections de recherches, a appris BFM DICI. Des investigations déclenchées à la suite d’un travail technique et technologique mené sur la téléphonie.

Un numéro de téléphone, relevé dans ceux qui ont borné près du Vernet au moment où Emile disparaît, a été relié à un autre numéro relevé autour de Strasbourg. Mais pas exactement au moment de la disparition de Lina, et dans un environnement éloigné.

“Il n’y a rien de pertinent là-dedans. Rien de surprenant non plus. Les gens ont une mobilité bien supérieure à ce que l’on croit. Un routier qui passe par Digne en juillet peut très bien passer par Strasbourg en septembre sans être impliqué dans ces disparitions”, souffle une source qui suit ces investigations de près.

Pour autant, les “supers-gendarmes” des sections de recherches ne laissent rien au hasard et vérifient la moindre piste susceptible d’établir une corrélation entre les deux disparitions. Quitte à fermer une énième porte pour enfin comprendre comment Émile et Lina ont pu disparaître sans laisser aucune trace.