Selon le président syrien, qui souhaite renouer avec les pays occidentaux, ces réunions “n’aboutissent à rien.”
Bachar Al-Assad le 11 novembre 2023 à Riyad, en Arabie Saoudite.
Une déclaration inattendue. Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé dans une interview publiée dimanche que la Syrie avait tenu des réunions “de temps en temps” avec Washington, alors que le pays cherche à sortir de son isolement.
Les États-Unis ont été parmi les premiers à rompre les liens avec ce dernier en raison de sa répression des manifestations pro-démocratie en 2011, qui a déclenché une guerre civile. De nombreux pays occidentaux et arabes ont également rompu leurs relations avec le régime de Bachar al-Assad.
En 2023, ce dernier a cependant initié un rapprochement avec plusieurs pays arabes, consacré par le retour de Damas au sein de la Ligue arabe.
“Nous devons essayer”
Le président syrien a notamment cherché à se rapprocher des riches monarchies du Golfe, alliées des États-Unis, pour les impliquer dans le financement de la reconstruction du pays.
“Actuellement, l’Amérique occupe illégalement une partie de nos terres (…), mais nous les rencontrons de temps en temps, bien que ces réunions n’aboutissent à rien”, a déclaré Bachar al-Assad lors d’un entretien avec un responsable de la région séparatiste géorgienne d’Abkhazie, soutenu par la Russie, publié par l’agence de presse officielle syrienne Sana.
“Il y a toujours de l’espoir: même si nous savons qu’il n’y aura pas de résultats, nous devons essayer”, a-t-il ajouté en réponse à une question sur la possibilité de rétablir les liens avec les pays occidentaux.
Tensions depuis 2011
Depuis le début de la guerre en 2011, les Etats-Unis ont imposé une série de sanctions à la Syrie, qui était déjà un Etat paria en Occident sous le règne de Hafez al-Assad, père de l’actuel président.
Une loi américaine entrée en vigueur en 2020 vise à empêcher une normalisation des échanges commerciaux avec Damas tant que des comptes n’ont pas été rendus pour les atrocités commises par les responsables syriens. Cette loi est accompagnée de sanctions contre des proches d’Assad.
Washington est également en désaccord avec Damas concernant le soutien américain aux autorités kurdes semi-autonomes du nord-est de la Syrie, fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique, avec l’appui d’une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Damas accuse les autorités kurdes de séparatisme et de trahison.
En 2022, le président américain Joe Biden a accusé la Syrie de détenir le journaliste américain Austin Tice, enlevé en 2012 à Damas, appelant le gouvernement syrien à contribuer à sa libération. Damas avait nié le détenir.
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