Nigeria : enlevée par Boko Haram il y a dix ans, une lycéenne de Chibok retrouvée par l’armée

276 jeunes filles avaient été enlevées le 14 avril 2014 par Boko Haram au Nigeria. AFP

Elle n’avait plus donné de signe de vie depuis dix ans. L’armée nigériane a annoncé jeudi avoir retrouvé l’une des 276 lycéennes de Chibok enlevées par Boko Haram en 2014, dans le nord-est du Nigeria. Lydia a été « secourue avec ses trois enfants » près de la ville de Ngoshe dans l’État de Borno, a annoncé l’armée dans un communiqué jeudi. Selon l’armée, la jeune fille est enceinte de cinq mois.

L’enlèvement de masse dans la ville de Chibok avait suscité un tollé international en 2014, et déclenché une campagne internationale baptisée « Bring back our girls » (« Ramenez-nous nos filles »). Près de 100 d’entre elles sont toujours portées disparues. Au fil des années, l’armée a sauvé un certain nombre des lycéennes, dont beaucoup ont été contraintes de se marier à leurs ravisseurs djihadistes.

Plus de 1 680 élèves kidnappés depuis 2014

Les membres de Boko Haram aujourd’hui affaiblis par les opérations de l’armée, qui a repris de vastes zones autrefois tenues par le groupe djihadiste, et des luttes intestines avec sa faction rivale l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), continuent toutefois à perpétrer des attaques dans le nord du Nigeria. Ils attaquent principalement les zones reculées, et visent les convois qui sortent des villes protégées par l’armée. L’insurrection djihadiste dans le nord du Nigeria a fait plus de 40 000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.

Les enlèvements de masse restent une préoccupation majeure au Nigeria, avec la multiplication des groupes criminels armés appelés « bandits » qui opèrent sur les autoroutes, au domicile des victimes et jusque dans des écoles pour obtenir des rançons. Plus de 1 680 élèves ont été kidnappés dans des écoles nigérianes entre 2014 et 2022, selon l’ONG Save the Children.

En mars, plus de 130 enfants ont été enlevés dans leur école par des hommes armés dans l’État de Kaduna, dans le nord-ouest du pays. Ce rapt constitue l’un des enlèvements les plus importants de ces dernières années au Nigeria. L’armée nigériane a déclaré que tous les élèves avaient été secourus quelques semaines plus tard dans l’État voisin de Zamfara.