Le collège Avicenne doit fermer ses portes en fin d’année. (Illustration) LP / Aurélie Ladet
Il dénonce une décision « disproportionnée et injuste ». Le collège Avicenne, établissement privé musulman hors contrat dont la préfecture a ordonné la fermeture, a reconnu « des erreurs » dans sa comptabilité mais dénoncé « un acharnement » lors d’une audience mardi devant le tribunal administratif, saisi en référé.
Des élèves et des parents avaient fait le déplacement au tribunal, où la salle n’a pas pu tous les accueillir. « Cette audience est un cours d’éducation civique, pour montrer que l’État peut se tromper mais que la justice est là », a assuré l’avocat du collège, Me Sefen Guez Guez.
Le 14 mars, le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, avait ordonné la fermeture en fin d’année scolaire de ce collège ouvert en 2015 et accueillant une petite centaine d’élèves, sans remettre en cause la qualité de l’enseignement mais en dénonçant « des financements opaques et des irrégularités financières manifestes ».
« Affichage politique »
Conformément à la loi de 2021 contre le séparatisme, l’association Avicenne doit informer l’administration de l’origine de ses financements. Après avoir tâtonné, l’association a fourni le 4 mars des tableaux enfin corrects sur la forme. Mais « ils ne permettent pas d’identifier les contributeurs », a martelé le représentant de la préfecture, Nicolas Huot. Les parents d’élèves et donateurs, tous résidents en France, ne sont en effet identifiés que par leur nom de famille, mais Me Sefen Guez Guez a répété qu’il aurait suffi à l’administration de demander les prénoms. Les débats ont d’ailleurs permis d’éclaircir d’autres lignes de compte.
Malgré tout, Me Sefen Guez Guez a reconnu « des erreurs », en particulier un oubli de 24 000 euros lors de l’annulation d’une reconnaissance de dettes envers un couple qui avait prêté 476 000 euros puis choisi de renoncer au remboursement pour permettre l’achat des locaux actuels. « Une comptabilité se tient au centime près », a insisté Nicolas Huot.
Pour Me Sefen Guez, la décision de fermeture, fruit d’un « affichage politique », est « disproportionnée et injuste », d’autant que le collège est situé dans un quartier très défavorisé de Nice et que sa fermeture va renvoyer la plupart des élèves vers le collège public voisin, déjà en surchauffe.
Pourtant, Avicenne cherchait depuis plusieurs années à passer sous contrat. À l’audience, un représentant du rectorat a annoncé qu’un avis défavorable avait été rendu en février mais n’a pas été en mesure de fournir les motifs. Interrogé, le rectorat s’est refusé à tout commentaire. Le tribunal doit rendre sa décision dans la semaine.
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