Mohammed Amin al-Husseini et Adolf Hitler à Berlin, le 30 novembre 1941.
Lors de son discours à la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies lundi 8 avril à New York, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, a brandi une photographie historique montrant le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini, assis aux côtés d’Adolf Hitler, le 30 novembre 1941, comme il le rapporte sur son compte X (ex-Twitter). Une manière de manifester avec virulence son opposition à l’examen de la demande de la Palestine de rejoindre l’ONU, par le Conseil de sécurité, qui doit se prononcer d’ici la fin du mois d’avril. L’Autorité palestinienne est présente en Cisjordanie, occupée en partie par Israël ; la gouvernance de l’Autorité palestinienne a été en revanche chassée de la bande de Gaza lorsque le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
Invoquant l’offensive terrestre de l’armée israélienne à Gaza, les dirigeants palestiniens ont officiellement relancé la semaine dernière une requête datant de 2011 pour devenir membres à part entière de l’ONU. Le Conseil de sécurité a décidé lundi d’enclencher le processus d’examen de cette demande d’adhésion, dont les chances d’aboutir restent minces.
Un rôle négligeable dans la politique nazie
Mais d’où provient cette photo brandie par Gilad Erdan ? En 1921, Hadj Amin al-Husseini est devenu le religieux musulman sunnite responsable des lieux saints islamiques de Jérusalem. Figure centrale du nationalisme palestinien, il a été expulsé de Palestine par les Britanniques en 1937. Le Grand Mufti n’avait pas hésité à rencontrer le chef du parti Adolf Hitler, en Allemagne, en novembre 1941. Il cherchait alors à obtenir un soutien à l’indépendance arabe face au mandat de la Grande-Bretagne et des immigrants juifs venant en Terre Sainte. Toutefois, rien de très concret ne sort de l’entretien au cours duquel le Führer déclare qu’après la victoire du IIIe Reich contre l’Angleterre et l’URSS, l’Allemagne visera la destruction des Juifs vivant dans «la sphère arabe sous la protection britannique».
«Les recherches ont dГ©montrГ© que la rencontre entre le mufti et Adolf Hitler n’aura eu qu’un rГґle nГ©gligeable sur la politique nazieВ», relatait ainsi en 2021 Dani Dayan, prГ©sident du mГ©morial de la Shoah Yad Vashem sur le site du musГ©e. Dani Dayan dГ©plorait alors des В«pressionsВ» sur le musГ©e pour «étoffer le rГґle du mufti au sein de son MusГ©e d’histoireВ» et disait refuser de se laisser В«rГ©cupГ©rer par tout agenda politique quel qu’il soitВ», au dГ©triment de la vГ©ritГ© historique.
Lundi 8 avril, Gilad Erdan a pourtant soutenu lors de son discours à l’ONU que «la racine de ce conflit n’a pas changé». «Depuis bien avant la création des Nations unies ou de l’État d’Israël, l’objectif des Palestiniens était clair : l’élimination des Juifs», a-t-il déclaré à la tribune de l’ONU, avant de poursuivre: «Le Grand mufti de Jérusalem […] a travaillé main dans la main avec Hitler pour y parvenir».
Erdan a accusé directement l’ONU d’envisager de reconnaître «un État “palestinazi”». «Si Hitler était vivant aujourd’hui, il ferait l’éloge de l’ONU», a-t-il encore raillé lundi sur son compte X.
De son côté, l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a soutenu lundi à l’ONU que la demande des Palestiniens consiste seulement à prendre leur «place légitime au sein de la communauté des Nations».
Provocations à répétition
Gilad Erdan, ex-député du parti de droite Likoud à la Knesset pendant près de 17 ans, a été placé à la tête de plusieurs ministères sous le gouvernement du premier ministre Benyamin Netanyahou, dont il est un proche. D’ailleurs, en 2015, Netanyahou avait lui-même suscité la controverse après des propos similaires sur les liens entre al-Husseini, Hitler et la Shoah.
Gilad Erdan est coutumier, ces derniers mois, des gestes provocateurs à la tribune de l’ONU. En octobre 2023, quelques jours après l’attaque terroriste du Hamas, il avait accroché une étoile jaune frappée des mots «Never again» (plus jamais, en français) sur sa poitrine lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Un symbole faisant référence à l’étoile dont le port était imposé aux Juifs par le régime de l’Allemagne nazie. Un geste qui avait suscité l’indignation, y compris de ses concitoyens, à l’instar de Dani Dayan, le président de Yad Vashem : «Nous étions désolés de voir les membres de la délégation israélienne à l’ONU porter une étoile jaune. Cet acte déshonore les victimes de l’Holocauste ainsi que l’État d’Israël», avait-il écrit sur X (ex-Twitter).
En décembre de la même année, Gilad Erdan avait affiché une pancarte à la tribune de de l’ONU avec le nom du numéro un du Hamas, Yahya Sinwar, ainsi que son prétendu numéro de téléphone.
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