Un tiers des crèmes solaires SPF 50 et 50+ mentent sur le niveau de protection

L’UFC-Que Choisir a étudié la composition de 13 crèmes solaires pour le visage SPF 50 et 50+. En plus de ne pas tenir leurs promesses de protection, ces produits sont être un véritable désastre pour les fonds marins, selon l’association.

Un tiers des crèmes SPF 50 et 50+ ne tiennent pas leurs promesses.

Une enquête qui inquiète à l’approche de l’été. L’UFC-Que Choisir s’est intéressée aux crèmes solaires pour le visage étiquetées SPF 50 et 50+. L’association a analysé l’efficacité de 13 produits de marques différentes. Le constat est sans appel: un tiers d’entre eux n’assurent “pas le niveau de protection affiché”. L’UFC a saisi les autorités afin d’obtenir des sanctions contre les marques concernées.

De grandes marques visées

L’UFC a testé la protection proposée contre deux types de rayons ultraviolets, à savoir le UVA et les UVB. Les indices 50 et 50+ promis par les crèmes analysées “sont censés apporter les plus hauts niveaux de protection aux rayons ultraviolets”, insiste l’UFC-Que Choisir.

Mais les résultats montrent que sur les 13 articles testés, “cinq ne respectent pas les niveaux attendus de protection solaire”. Pire, quatre crèmes étiquetées 50 et 50+ ne présentent qu’une protection “correspondant à un indice 30”, dénonce l’UFC-Que Choisir qui affirme qu’il est rare de constater “une telle proportion de défaillances”.

L’association mentionne plusieurs noms de marques bien implantées dans les rayons, dont notamment Biotherm et Vichy, mais aussi Lancaster, Rituals et Isdin. Dans le détail, les produits dont la protection est largement insuffisante, selon le classement de l’UFC, sont la crème Lancaster Sun sensitive luminous Tan fluide lacté non-gras, qui se présente pourtant comme la “meilleure protection solaire” de la marque, et la Vichy capital soleil crème onctueuse protectrice 50 +. La première est vendue près de 88 euros les 100 ml et la deuxième autour de 30 euros.

“Des prix stratosphériques”

L’association dénonce également des prix particulièrement élevés, qu’elle qualifie de “stratosphériques”. Les “marques habituellement peu gourmandes comme Nivea et Yves Rocher” sont également pointées du doigt en ce qui concerne les tarifs qu’elles appliquent à leurs crèmes solaires pour le visage.

Au sein d’une même marque et d’une même gamme, les tarifs au litre de crèmes de protection pour le visage sont au moins deux à quatre fois plus élevés que les solaires pour le corps. La crème Yves Rocher “qui argue qu’il s’agit aussi d’une crème anti-âge”, est sept fois plus chère que celle pour le corps, dénonce l’association.

Un impact environnemental considérable

En plus d’avoir lancé des mises en demeure à l’encontre des fabricants épinglés, l’association saisit également la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle appelle l’autorité à sanctionner “les marques commercialisant de tels produits”, mais aussi à intensifier les contrôles sur les produits de protection solaire et à prendre des mesures “pour faire cesser ces pratiques”.

“Au vu de la forte proportion d’étiquetages potentiellement trompeurs, l’UFC-Que Choisir met en demeure les fabricants de rendre leurs produits conformes aux indices affichés ou à défaut de les retirer et se réserve la possibilité d’engager toute action utile en justice”, selon un communiqué publié ce mardi.

Par ailleurs, l’association s’est également penchée sur la composition chimique de chacune des crèmes. Et si la plupart des produits ne contiennent pas de composants nocifs pour la santé humaine, ils montrent toutefois des effets délétères sur l’environnement. En effet, 10 des 13 produits reçoivent une mauvaise note environnementale, en raison de la présence de composants chimiques ayant des conséquences nocives sur les organismes aquatiques.