Il est un peu plus de 13 heures, ce vendredi 26 avril, quand, rue Saint-Guillaume à Paris (VIIe arrondissement), on commence à scander : « Rima, Rima, Sciences-po est avec toi ! » Rima Hassan, une juriste franco-palestinienne que LFI espère faire élire lors des européennes en juin, fend le groupe qui l’acclame pour se mêler aux chants propalestiniens.
Quelques minutes auparavant, elle a appelé sur X (anciennement Twitter) ses soutiens à converger devant l’institution pour un « soulèvement ». « Un soulèvement, ce sont des gens qui s’indignent en responsabilité », précise-t-elle ensuite sur place.
Entourée par une centaine d’étudiants et militants, elle est venue soutenir les quelques dizaines d’étudiants qui occupaient l’Institut d’études politiques depuis jeudi soir pour réclamer, entre autres, « la condamnation claire des agissements d’Israël par Sciences-po » et « la fin des collaborations » avec toutes « les institutions ou entités » jugées complices « de l’oppression systémique du peuple palestinien ».
« Uniquement à des fins électorales »
Au même moment, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, dénonce les méthodes des bloqueurs et de l’Insoumise au micro de BFMTV. Elle condamne le « jeu dangereux uniquement à des fins électorales », auquel s’emploieraient les troupes de Jean-Luc Mélenchon, alors qu’une conférence du tribun et de Rima Hassan a été interdite par la préfecture la semaine dernière à Lille.
VIDÉO. Sciences-po Paris : des dizaines d’étudiants propalestiniens bloquent un nouveau bâtiment depuis jeudi soir
Elle appelle ainsi à faire la différence entre « le débat sur des sujets graves et importants et l’instrumentalisation, la violence qui ne représentent pas ce qu’on porte dans nos établissements supérieurs et de recherche. »
Face à ce blocus qui s’installe, la ministre juge que les étudiants ont franchi « des lignes rouges », alors que leurs revendications font écho aux contestations qui se propagent dans certains prestigieux campus américains comme celui de Columbia à New York. D’ailleurs, rue Saint-Guillaume, les slogans sont autant scandés en anglais qu’en français.
« Un génocide est en cours, ce n’est pas de la propagande Insoumise »
Toujours devant Sciences-po, mégaphone en main, Rima Hassan, convoquée par la police la semaine dernière pour « apologie du terrorisme », félicite, elle, les étudiants bloqueurs et estime qu’ils sont « l’honneur de la France », reprenant les mots du message audio que leur a adressé Jean-Luc Mélenchon dans la matinée. Et la jeune femme cible la direction de Sciences-po qui « est en train de céder à un discours qui nous rend complices du génocide en cours à Gaza ». À ses côtés, des députés LFI se relaient toute la journée pour soutenir les occupants et haranguer la foule, en lien avec des étudiants.
« Dans ce pays, il y a un deux poids, deux mesures. Un génocide est en cours, ce n’est pas de la propagande Insoumise, rétorque le président LFI de la commission des Finances, Éric Coquerel, en réponse aux critiques. Avant de cibler la « complicité » de la France dans le « génocide en cours ».
Le président LFI de la commission des Finances à l’Assemblée Éric Coquerel devant Sciences-po ce vendredi.
« L’objectif de Netanyahou, c’est d’en finir avec le peuple palestinien. On vous soutient, on est derrière vous ! » poursuit-il entre une intervention d’Aymeric Caron et d’Antoine Léaument, un proche de Jean-Luc Mélenchon. La veille, un autre élu Insoumis de l’Assemblée nationale, Jérôme Legavre, était venu apporter son soutien aux étudiants bloqueurs.
Une méthode d’action qui clive aussi à gauche. « Qu’on fasse preuve de solidarité à l’égard des Palestiniens (…), c’est digne et noble. Après, dans quelle atmosphère on le fait ? Est-ce qu’on est capable d’organiser des discussions avec ceux qui ne partagent pas le point de vue ? Et jusqu’ici, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas, avait estimé quelques heures plus tôt, Raphaël Glucksmann, la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique aux élections européennes. Donc, on a un problème et la direction de Sciences-po a le droit de décider d’évacuer. »
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