Michel-Edouard Leclerc est connu pour son franc parler. Le président du groupement E.Leclerc n’a pas mâché se mots pour expliquer la fin des opérations de vente de carburant à prix coûtant dans les stations-service de l’enseigne, ce jeudi 28 mars sur LCI.
“Aujourd’hui, on doit gagner deux-trois centimes par litre, ce qui permettra de donner de la participation et de l’intéressement aux collaborateurs, aux salariés”, a commencé par justifier Michel-Édouard Leclerc, bien qu’il évoquait plutôt une marge de trois à quatre centimes par station-service dimanche 24 mars, sur BFMTV.
Puis il a désigné sans détour les raffineurs comme reponsables de cette hausse.
“Nous on ramait vis-à-vis de nos salariés. C’était bizarre de dire ‘on n’aura pas de participation cette année’ dans les carburants, alors que Total, Esso, ExxonMobil sortent des milliards de profits”, a déploré le dirigeant.
Totalenergies a effectivement engrangé de nouveaux profits records l’an passé, avec un bénéfice net atteignant près de 20 milliards d’euros, en hausse de 4%. E.Leclerc, non coté en Bourse, n’a de son côté pas les mêmes obligations en matière de transparence financière et le montant de ses profits n’est pas connu pour 2023.
Michel Edouard Leclerc, président des centres E.Leclerc.
Le leader de la grande distribution est parvenu à générer un chiffre d’affaires également record l’année dernière, à 48 milliards d’euros, selon Linéaires.
Les raffineurs “n’ont jamais été convoqués” par l’État
Michel-Edouard Leclerc va plus loin et s’en prend aussi à l’État, qui n’a selon lui rien fait pour limiter les marges pratiquées par les pétroliers et qui aurait dû aider l’enseigne à obtenir des conditions d’approvionnement plus favorables auprès des raffineurs.
“J’était un peu déçu parce que les pouvoirs publics nous avaient engagés sur ces opérations-là, nous avaient promis de convoquer les raffineurs. Ils n’ont jamais été convoqués, ils ont fait un pognon de dingue.”
Fin septembre 2023, E.Leclerc avait lancé, comme Carrefour, une opération de vente du carburant à prix coûtant dans ses stations-service, tous les jours jusqu’à la fin de l’année. Aujourd’hui, E.Leclerc rétablit juste “un peu l’équilibre” dans les tarifs pratiqués, selon Michel-Edouard Leclerc.
Selon lui, “la majorité du réseau Totalenergies continue à se faire du beurre”. Décidé à régler ses comptes avec l’énergéticien tricolore, Michel-Édouard Leclerc a conclu un brin moqueur au micro de LCI vis-à-vis de Patrick Pouyanné, patron du fournisseur d’énergie: “Je salue Pouyanné, parce qu’ils nous ont écrit que je ne devais pas dire trop de méchancetés”.
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