Les images de vidéosurveillance de l’immeuble, le jour de la disparition de Lola, avaient mis les enquêteurs sur la piste de Dahbia. DR
Sans doute psychopathe, mais parfaitement apte à être jugée. Des experts ont confirmé la possibilité de juger Dahbia B., mise en examen pour le meurtre de la petite Lola le 14 octobre 2022 dans un immeuble du XIXe arrondissement de Paris. Cette affaire avait saisi d’effroi de nombreuses personnes, par la cruauté du crime commis contre une enfant, et parce que, face à la récupération politique d’un meurtre commis par une ressortissante algérienne en situation irrégulière en France, la famille de l’adolescente de 12 ans avait dû appeler à la décence.
Selon les informations de BFMTV, confirmées au Parisien, une deuxième expertise psychiatrique de la jeune femme de 26 ans a conclu en janvier 2024 à la responsabilité pénale de la suspecte. Comme la première expertise, rendue en décembre 2022 après des entrevues réalisées dans la foulée de son arrestation puis de sa mise en examen, cette nouvelle étude estime que Dahbia, alias Dina, n’était pas « atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ayant aboli ou altéré son discernement et le contrôle de ses actes », assure BFM. Que, de ce fait, elle « peut répondre de ses actes devant une juridiction », probablement la cour d’assises au regard de la gravité des faits.
Le 14 octobre 2022, dans l’après-midi, Dahbia, qui est hébergée au 119, rue Manin (Paris XIXe) par sa sœur, aurait croisé Lola, 12 ans, dans le hall de l’immeuble. Elle l’aurait suivie et entraînée au 6e étage. Elle aurait ensuite décidé, de son propre aveu, de la tuer pour se venger de la mère de Lola, la gardienne de l’immeuble, qui lui a refusé un badge d’accès. Elle aurait abusé de la jeune fille, étranglée et torturée, post mortem avant de quitter le bâtiment avec le corps dans une valise, pour se rendre dans les Hauts-de-Seine. Elle serait alors revenue dans le XIXe arrondissement de Paris en taxi dans la soirée, avec deux valises et une caisse, qu’elle abandonnera après une dispute avec sa sœur près d’une poubelle. C’est un sans-abri qui prévient la police, après avoir découvert la malle. Dahbia sera interpellée le lendemain dans les Hauts-de-Seine.
« Je n’avais pas de but en faisant ça »
Selon BFM, les deux contre-experts ont rencontré la suspecte trois fois au cours de l’année 2023, avant de rendre leur rapport en janvier à la juge d’instruction saisie de l’affaire. D’après eux, Dahbia B. se montre toujours incapable d’expliquer les raisons de son passage à l’acte. « J’ai réalisé que j’avais tué quelqu’un (…) Je n’avais pas de but en faisant ça… A posteriori, j’ai compris que ça m’avait fait du bien », leur aurait-elle dit.
La jeune femme qui ne travaillait pas, vivant d’expédients en marge de sa famille, fumait dix joints par jour depuis ses 16 ans. Des proches disaient qu’elle « délirait » beaucoup, notamment les jours précédant la disparition et la mort de Lola. La juge d’instruction a demandé aux psychiatres d’interroger une éventuelle « décompensation psychiatrique » due à la drogue qui aurait pu expliquer son passage à l’acte. « Nous n’avons mis en évidence aucun élément qui montrerait que l’intéressée ait pu être atteinte d’un trouble psychiatrique aigu révélé par la consommation de cannabis au moment des faits », lui ont-ils répondu.
Selon eux, les faits sont à mettre « sur le compte de la personnalité » de la jeune femme. Une personnalité qu’ils qualifient de « pathologique sévère » et traversée par « une dangerosité criminologique élevée ». Des éléments vont dans le sens d’une forte psychopathie, assure une source judiciaire au Parisien. L’instruction se poursuit depuis le mois de janvier sur la base de ces fondements confortés.
Une reconstitution du drame a eu lieu le 16 février dernier. Une semaine plus tard, le père de Lola, Johan Daviet, est mort brutalement, à l’âge de 49 ans. « Il avait la tête et le cœur trop près de l’enfer depuis les faits commis sur sa fille. Il dégringolait. Sa crise cardiaque est l’épilogue de cette descente aux enfers », avait dit son avocate. Il a été enterré au côté de sa fille, dans le cimetière de Lillers (Pas-de-Calais).
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