Un baromètre Ipsos-La Tribune sur les principales préoccupations des Français, publié le 17 février, a été lu de manière partielle sur les réseaux sociaux
Le président français Emmanuel Macron (à droite) et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse à Paris le 16 février 2024.
Fake off – Un baromètre Ipsos-La Tribune sur les principales préoccupations des Français, publié le 17 février, a été lu de manière partielle sur les réseaux sociaux
Une vision fragmentaire sur le soutien des Français à l’aide à l’Ukraine. Sur les réseaux sociaux, le baromètre Ipsos-La Tribune sur les principales préoccupations des Français, publié le 17 février dernier, a été lu de manière partielle. Florian Philippot, des Patriotes, a ainsi estimé sur X, dans un post viral, que « pour la première fois il y a plus de Français qui veulent qu’on réduise notre soutien que de Français qui veulent qu’on l’augmente », sans prendre en compte le pourcentage de ceux qui veulent maintenir cette aide.
Il conclut aussi que « l’opinion a basculé » au sujet de l’augmentation des sanctions contre la Russie (28 % pour contre 41 % en juin 2023) ou de la réduction de la livraison d’armes à l’Ukraine (38 % en faveur contre 28 % en juin 2023), encore une fois en communiquant des chiffres incomplets. D’autres posts affirment que « les Français refusent majoritairement d’augmenter le soutien de la France à l’Ukraine », ce qui n’est pas la conclusion de ce baromètre.
Dans la même veine, le média en 4-4-2, un site qui relaie des thèses conspirationnistes, aurait « prouvé » que ce sondage serait une « manipulation », en raison de ce qui est présenté comme un biais : il n’est pas proposé d’arrêter l’aide à l’Ukraine dans le choix des réponses.
FAKE OFF
Pour Pierre Latrille, chef de groupe au sein du département opinions d’Ipsos, ceci n’est pas constitutif d’un biais. « C’est un choix effectivement, mais qui s’explique par le fait que l’arrêt du soutien n’est pas quelque chose d’abordé par les pouvoirs publics français, explique-t-il. Et si des personnes pensent qu’il faut arrêter complètement le soutien à l’Ukraine, elles peuvent répondre qu’il faut le réduire. »
Ce baromètre a deux enseignements principaux concernant la guerre en Ukraine. « Le premier, c’est qu’il y a toujours un soutien français à l’Ukraine, relève Pierre Latrille. Sur tous les aspects, on a une majorité assez claire qui dit qu’il faut soit maintenir le soutien français, soit l’augmenter. C’est là où on ne peut pas dire que les Français lâchent l’idée du soutien à l’Ukraine. Ce qui est dit sur les réseaux sociaux masque la moitié de l’enseignement. »
Une majorité de Français souhaitent maintenir ou augmenter l’aide
Dans le détail, une majorité de Français souhaitent maintenir ou augmenter l’aide de Paris à l’Ukraine, contrairement à ce qui est avancé sur X. La livraison à Kiev de matériel humanitaire (médicaments, nourriture…) doit être maintenue (44 % des sondés) ou augmentée (32 %), selon cette enquête d’opinion réalisée du 13 au 15 février auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes, âgées de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine. Ce soutien majoritaire étant l’information principale, cela explique que les médias ont titré sur cet aspect, sans éluder le deuxième enseignement du sondage.
«Ã‚ En revanche, ce qui est vrai, précise Pierre Latrille, c’est qu’on a une baisse assez importante de la part des Français sur deux aspects : une hausse de la part de ceux qui veulent qu’on réduise ce soutien et une baisse de ceux qui veulent l’augmenter. » Par exemple, les partisans de l’aide militaire française sont en recul de 10 points par rapport àjuin 2023. La livraison d’armes françaises àl’Ukraine devrait se poursuivre pour 41 % des sondés ou augmenter (21 %), mais ce point recueille 38 % d’avis défavorables, contre 28 % en juin 2023.
« Il y a une érosion du soutien à l’Ukraine »
Le sondage de juin 2023 pour Le Monde, qui sert de point de comparaison, était le premier réalisé par Ipsos à s’intéresser à la question de l’opinion sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine, nous précise l’institut de sondage. L’opinion publique approuve par ailleurs en majorité (70 %) les sanctions économiques imposées à la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, contre 30 % qui estiment qu’il faudrait les réduire. Là aussi, le sondage relève une augmentation de 9 points de ceux qui veulent réduire ces sanctions.
«Ã‚ Il y a une érosion du soutien àl’Ukraine, note le chef de groupe du département opinions, mais ce soutien reste majoritaire. Il faut évoquer les deux enseignements pour avoir une vision complète des résultats de cette enquête. » Cette érosion n’est pas propre àun parti politique, souligne-t-il. Elle se retrouve chez les sympathisants de tous bords, bien que les sympathisants RN soient ceux qui soutiennent le moins l’aide àl’Ukraine. En juin 2023, 46 % des sympathisants de la majorité présidentielle étaient en faveur d’une augmentation des livraisons d’armes, et ce chiffre est tombé à38 % en janvier 2024.
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