JO de Paris : un champ olympique pour le marcheur Kévin Campion en Seine-Maritime

Christian Hédoux a dessiné les anneaux olympiques sur sa ferme de Wargemont pour soutenir le marcheur de l’équipe de France Kévin Campion, qu’il voit régulièrement s’entraîner sur les routes du village. Christian Hédoux

Dans le petit village de Derchigny (Seine-Maritime), Christian Hédoux est la troisième génération de paysans sur la ferme de Wargemont. Mais la première à utiliser ses champs pour dessiner à très grande échelle. « C’est parti d’un défi avec mes enfants. Le premier, c’était un lapin, un de leur doudou. C’était il y a six ans environ », se souvient l’agriculteur qui affiche cette fois son soutien à l’un de ses voisins, l’athlète Kévin Campion, spécialiste de la marche, en lice pour se qualifier pour les JO de Paris.

Installé dans la région dieppoise depuis 2012, le sportif s’entraîne sur les routes de la commune. « Je le vois tout le temps passer. On se salue d’un signe de la main, mais on ne se connaît pas, même si ses beaux-parents sont des amis. Je suis admiratif de sa volonté, de son courage. C’est une discipline pas facile la marche. Et pas très médiatisée », souligne Christian Hédoux qui a entrepris début janvier de tailler sur trois hectares les anneaux olympiques entourés des chiffres 2 et 4… comme 2024. « Je programme le GPS de mon tracteur pour réaliser le dessin que j’ai préparé sur une feuille de papier. Celui-là, j’ai mis trois quarts d’heure à la faire. Il faut être attentif car à la moindre erreur, tout est foutu. Ça montre la précision et toute l’attention dont nous sommes capables dans notre métier. »

Si les dessins ne sont pas visibles depuis la route, le cultivateur utilise un drone pour les immortaliser. « C’était surtout pour la famille et les voisins. Mais là, c’est vrai qu’il a été pas mal partagé sur les réseaux sociaux. » Jusqu’à atterrir au Portugal où Kévin Campion suit un stage. « Ça fait chaud au cœur de recevoir un tel soutien », remercie le marcheur dont les prochaines semaines vont être déterminantes pour rallier Paris. « Parfois, à l’entraînement, quand c’est dur, on se demande si ça vaut le coup. Mais savoir qu’il y a des gens comme Christian qui sont derrière nous, ça booste. »