Mannarino, battu en huitièmes par Djokovic : « Si j'avais pris trois bulles, ça ne m'aurait pas affecté plus que ça »

Adrian Mannarino souriant après avoir remporté son premier jeu face à Novak Djokovic, dimanche. (Asanka Brendon Ratnayake/AP)

Adrian Mannarino ne disputera pas son premier quart de finale en Grand Chelem. Surclassé par un Novak Djokovic insubmersible (6-0, 6-0, 6-3), dimanche, le 19e joueur mondial prenait pourtant cette défaite avec le sourire.

Il en a été pris d’un fou rire, et ses proches au bord du court aussi. À 6-0, 6-0 contre lui, au moment de s’asseoir sur sa chaise, Adrian Mannarino était déjà résigné depuis un bon moment, lui qui, en début de tournoi, estimait à 1 % ses chances de battre Novak Djokovic. Malgré deux doubles fautes dès l’entame du match (et deux balles de break sauvées dans la foulée), dimanche, le numéro un mondial a rapidement pris la mesure d’un adversaire qui, en cinq affrontements, ne lui a désormais pris qu’un seul set. Certes, les points s’éternisaient, comme ce rallye de 32 coups lors du troisième jeu, mais Djokovic finissait inexorablement par imposer sa puissance à l’échange. Incapable de déborder le Serbe, Mannarino, malgré toute sa volonté, devenait ainsi malgré lui le premier top 20 de l’Histoire à concéder en Grand Chelem les deux premiers sets sans inscrire le moindre jeu.

Peiné pour le Français, le public de la Rod Laver Arena se levait pourtant en masse et le gratifiait d’une standing ovation en début de troisième manche, au moment où il remportait enfin son tout premier jeu. Irrité par la réaction de la foule, Djokovic se chamaillait alors avec celle-ci, avant de reprendre le cours de son travail de démolition. Après seulement 1h44, le Serbe de 36 ans pouvait savourer sa 58e qualification (6-0, 6-0, 6-3) pour un quart de finale de Grand Chelem, record absolu (à égalité avec Roger Federer). Avec plus du double de points gagnés (85 contre 42), le décuple vainqueur du tournoi estimait légitimement avoir disputé ses « deux meilleurs sets depuis un moment. »

«Â J’avais l’impression de ne pas avoir de solution, confiait pour sa part le vaincu. C’était un peu délicat, il a fallu que je m’habitue aux conditions qui sont vraiment très différentes de celles des autres courts. Le Central est très, très lent. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation, et contre ces joueurs-là, je ne peux pas me le permettre. Il avait un très bon niveau de jeu et je n’arrivais pas à le déborder. Peut-être que je ne jouais pas assez vite, mais quand j’essayais, je faisais davantage de fautes. Et puis physiquement, j’avais l’impression d’être un peu moins bien que d’habitude. Face à ce genre de joueur, si vous êtes à 80 ou 85 %, vous ne pouvez pas tenir. »

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Une fois n’est pas coutume, le Français avait appris bien en amont le nom de son adversaire. « Avant le match contre (Ben) Shelton, je me faisais ch…, j’ai pris mon portable et j’ai lu un truc qui parlait d’un éventuel huitième contre Djoko. Après, peut-être aussi que ça m’a libéré face à Shelton. Parce que parfois vous psychotez en vous disant que vous avez peut-être un super tableau derrière. »

Même s’il ne disputera pas, à 35 ans, un premier quart de finale en Majeur, « Manna » se félicitait de son parcours australien et assurait avoir malgré tout pris du plaisir face au meilleur joueur du monde. « Honnêtement, si j’avais pris trois bulles, ça ne m’aurait pas affecté plus que ça. Ça aurait juste fait beaucoup parler les gens. Quand j’ai marqué mon premier jeu, avec tout le public qui hurlait comme ça, je ne pouvais pas rester de marbre. Dans ces cas-là, tu te mets à sourire et tu te libères car tu te dis que ça ne peut pas être pire ! »

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