Les langues se délient à l’hôpital pour dénoncer le sexisme et les agressions sexuelles qui gangrènent aussi ce milieu. Une nouvelle vague #Metoo permise par la prise de parole de l’infectiologue Karine Lacombe qui a dénoncé, la semaine dernière, les comportements du célèbre urgentiste Patrick Pelloux.
Après le cinéma, l’armée, c’est désormais l’hôpital qui se confronte à la vague Metoo. Les témoignages se multiplient dénonçant les agressions sexuelles et les remarques déplacées dans le milieu hospitalier, avec les hashtag #metoo hôpital, #metoo médecine.
Un raz-de-marée qui survient après que l’infectiologue Karine Lacombe, qui s’était exprimée dans Paris Match mercredi dernier, ait accusé le célèbre urgentiste Patrick Pelloux d’être un “prédateur” sexuel. Des accusations réfutées par Patrick Pelloux qui a assuré n’avoir “jamais agressé personne” mais reconnu avoir été “grivois” dans le passé.
Selon la Fédération des étudiants infirmiers, un élève sur six a été victime d’agression sexuelle. Et les soignantes témoignent, pour certaines d’entre-elles, d’un milieu toxique, où l’omerta règne.
Quatre ans après, Marie se souvient très bien de son début de stage dans un service de chirurgie à Paris.
“Il y a un médecin, un supérieur hiérarchique, qui a commencé à me prendre à part pour me poser des questions personnelles directement. Je pense qu’il m’a demandé si j’étais célibataire avant de me demander mon prénom. Après les paroles s’en est suivi des gestes. Il m’a claqué la cuisse, il me touchait le dos le matin par surprise pour me dire bonjour en me disant ‘mais c’est juste pour dire bonjour ne t’inquiète pas’”, raconte-t-elle.
Au service des urgences de l’hôpital de Mulhouse, le 16 janvier 2023 (photo d’illustration)
“Ils se protègent entre eux”
Autre témoignage, cette stagiaire, qui préfère rester anonyme. Pour elle, l’omerta est trop forte. “C’était des remarques déplacées, sexistes en mode, ‘vous devriez ouvrir plus votre blouse’. C’est difficile de réagir en tant que stagiaire. On est toujours évalué donc pour que ça se passe bien, il vaut mieux ne rien dire”, confie-t-elle.
Selon Anna Boctor, vice-présidente du Syndicat des jeunes médecins, le milieu hospitalier, très hiérarchique, est propice à cette violence.
“Les postes à pourvoir comme ceux de professeur universitaire sont majoritairement occupés par des hommes à 80%. Et en fait ces personnes, qui ont les pleins pouvoirs, vont se protéger, vont se couvrir. Et donc ça fait que forcément, les premières victimes sont des femmes”, pointe-t-elle.
Elle encourage les victimes à prendre la parole. Le syndicat des internes des hôpitaux de Paris a ouvert un appel à témoignages.
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